Date de sortie : le 11 avril 2014
Auteurs : Wilfrid Lupano (scénario) et Paul Cauuet(dessin)
Prix : 11,99 € (56 pages)
Les Vieux Fourneaux est une comédie sociale et tendre écrite par l’excellent Wilfrid Lupano (L’Assassin qu’elle mérite, Alim le tanneur, Le Singe de Hartlepool) et dessinée par Paul Cauuet (Aster), un duo qui se connaît bien pour avoir déjà travaillé ensemble sur la série L’honneur des Tzaroms. Le premier album, Ceux qui restent n’est rien d’autre qu’une petite perle.
Résumé de l’éditeur :
Pierrot, Mimile et Antoine, trois septuagénaires, amis d’enfance, ont bien compris que vieillir est le seul moyen connu de ne pas mourir. Quitte à traîner encore un peu ici-bas, ils sont bien déterminés à le faire avec style : un oeil tourné vers un passé qui fout le camp, l’autre qui scrute un avenir de plus en plus incertain, un pied dans la tombe et la main sur le coeur. Une comédie sociale aux parfums de lutte des classes et de choc des générations, qui commence sur les chapeaux de roues par un road-movie vers la Toscane, au cours duquel Antoine va tenter de montrer qu’il n’y a pas d’âge pour commettre un crime passionnel.
Le scénario de Wilfrid Lupano est jonché de petits riens qui en font une œuvre d’exception. Il choisit de raconter l’histoire de trois générations qui se succèdent en ouvrant ce premier album sur les funérailles d’une grand-mère, laissant Antoine veuf. Ce dernier trouvera momentanément un peu de réconfort en la compagnie de ses amis septuagénaires Pierrot et Mimile et de sa petite fille. C’en suit une véritable pièce de théâtre itinérante, amenant les protagonistes jusqu’en Toscane. L’occasion de confronter ces générations avec beaucoup d’humour, d’écouter les récits des plus vieux, bien décidés par ailleurs à profiter du temps qui leur reste. Et de découvrir le point de vue plus terre-à-terre de la jeune génération. Le lecteur rit. Il est attendri aussi, par cette atmosphère si chaleureuse et nostalgique dégagée par des septuagénaires au verbe bien pendu, drôle et plein de vie. Une écriture tout en finesse, très raffinée qui offre énormément de plaisirs. Un très grand travail. Et quel talent !
On pourrait en dire autant du dessin de Paul Cauuet. Ce dernier a l’art de dessiner le temps qui passe. Les traits sont extrêmement fins et les personnages sont tous graphiquement uniques. Surtout les vieux qui sont dessinés avec brio. L’illustrateur leur créé une histoire rien que par leurs physiques si divers et variés. C’est simplement superbe de réalisme, jusque dans les petits plis qui viennent se nicher sur ces petits cous fragiles et dodus (quand le goitre n’y a pas pris place). Des planches qui fourmillent de détails mis en valeur par une coloration vive magnifique.
Ce premier album des Vieux Fourneaux est à lire d’urgence !