Levante est un mot portugais signifiant Insurrection. Ce premier long métrage de la réalisatrice brésilienne Lillah Halla se positionne en réaction avec un rigorisme croissant de la société brésilienne envers ceux qui se revendiquent à la marge des règles séculaires, ce que semble représenter cette équipe de volley inclusive dans laquelle évolue l’héroïne du film. Lorsqu’elle évoque la possibilité d’un avortement, elle doit faire face à des réactions contre lesquelles elle se retrouve déstabilisée. Contre les courants réactionnaires de plus en plus puissants dans le pays, avec des accents intolérants et ouvertement misogynes, elle trouve la force de se battre pour elle et son identité. Si le film génère une inévitable sympathie pour un personnage comme aculé dans un combat a priori inégal, il se laisse quelque fois allé à quelques raccourcis faciles, le film souligne l’évolution d’une société brésiliennes déchirée entre des positions irréconciliables, ce que métaphorise très bien les parties de Volley-ball, sport roi au Brésil avec le Football. Présenté à la Semaine de la Critique 2023, le film présente 2 facettes d’une même réalité sociale, le président Bolsonaro se positionnait ouvertement contre l’avortement et les queer, avec une possibilité très forte d’aller en prison en cas d’aide à l’avortement. Mais tout le monde ne suit pas cette lignée, alors comment faire? Si le film invite à la réflexion sur une situation tendue avec une montée des fondamentalismes, il offre aussi une vision plurielle de la société qui invite à l’empathie envers ceux qui se retrouvent montrés du doigt, avec la crainte de la diabolisation et de la prison.
Synopsis: Sofia, une joueuse de volleyball prometteuse de 17 ans, apprend qu’elle est enceinte la veille d’un championnat qui peut sceller son destin. Ne voulant pas de cette grossesse, elle cherche à se faire avorter illégalement et se retrouve la cible d’un groupe fondamentaliste bien décidé à l’en empêcher à tout prix. Mais ni Sofia ni ses proches n’ont l’intention de se soumettre à l’aveugle ferveur de la masse.