Le réalisateur Bernardo Bertolucci a livré sa propre version de la pensée bouddhiste en truffant son film de références au grand sage Buddha avec son lot d’aphorismes mystiques. L’intrigue est double, la vie du grand sage avec Keanu Reeves pour l’interpréter et le choix d’une réincarnation d’un vieux moine dans un jeune enfant. Les 2h de film n’enchainent aucune action ni aucun mouvement, le réalisateur filme les regards, la culture du Bhoutan et des personnages qui ont une conscience totale du concept d’impermanence. Sans peur de la mort ni du lendemain, les moines diffusent leurs croyances aux autres personnages, notamment le jeune enfant américain Jesse et son père incarné par Chris Isaak. Le film peut se comprendre comme une porte ouverte sur une autre civilisation aux préoccupations bien éloignées de celles de la culture occidentale, l’argent, le stress et les contingences n’existent pas, de quoi laisser le spectateur songeur. Le réalisateur multiplie les plans somptueux, avec des couleurs chatoyantes et des mises en scène soignées, le spectateur n’a qu’à ouvrir les yeux et à se laisser emporter dans un film qui mélange splendeur visuelle et préceptes bouddhistes. L’édition restaurée contient également une présentation du film en 2 parties et le film annonce pour en savoir plus sur l’aventure humaine que fut le tournage.
Synopsis: Jesse Conrad, neuf ans, vit à Seattle avec un père ingénieur, Dean, et une mère enseignante, Lisa. Un jour, ils reçoivent la visite surprise d’une délégation de moines bouddhistes venue du royaume himalayen du Bhoutan sous la conduite du lama Norbu et de son adjoint Champa. Les moines sont persuadés que Jesse pourrait être la réincarnation d’un de leurs plus éminents chefs spirituels.