L’Oracle, le film épique de Philipp Stölzl bientôt en DVD
Avec son affiche hollywoodienne d’un film à gros budget, L’Oracle promet une aventure orientale épique et esthétique. Ce film signé par Philipp Stölzl, réalisateur allemand inconnu du grand public (il a notamment signé Baby, Face Nord, The Expatriate) a les moyens de ses ambitions. Dessinant une véritable fresque historique de la médecine moyen-âgeuse, le long métrage nous invite d’abord au coeur de Londres. De ce côté-là du monde, la médecine était assimilée à de la sorcellerie et était fermement condamnée par l’Eglise catholique. Nous sommes au XIème siècle et un certain Rob Cole va perdre sa jeune mère, atteinte du mal du côté. Sa vocation est née dans la douleur mais il le sait : il fera tout pour percer les secrets de la médecine. D’abord aux côtés d’un barbier itinérant, arracheur de dents et guérisseur de maux qui vend son savoir-faire sur les places de marché. Mais il va très vite se heurter aux retard de la civilisation occidentale en la matière.
Son rêve : devenir l’un des disciples d’Avicenne, le plus célèbre savant de l’époque, qui rayonne à travers le monde depuis Perse. C’est donc un voyage au bout du monde qui s’engage, et qui passe nécessairement par d’arides déserts. A destination, de nombreux dangers attendent notre héros : la peste noire, la tyrannie du Shah, la guerre, les dogmes religieux et toujours le mal du côté. Un apprentissage et un exercice de la médecine orientale qui dérangent et bouleversent les croyances locales, une fois de plus.
Sur un scénario très habile, bien que très compartimenté en différentes phases, L’Oracle nous conte une véritable romance des Mille et une nuits au centre d’un récit épique et passionnant sur l’histoire de la médecine au Moyen-Age. Pourtant long, le film ne se contente pas de quelques facilités pour donner du rythme au montage. Au contraire, un fil rouge est patiemment tissé et prend de l’épaisseur à chaque nouvel évènement. Des rebondissements toujours utiles qui servent l’histoire de L’Oracle là où certains blockbusters nous habituent à un stérile remplissage.
Une aventure épique où romance, voyage et histoire de la médecine aboutissent à un très joli spectacle.
L’Oracle convainc donc grâce à son noble sens du spectacle et du rythme. Avec une photographie très esthétique, le film est aussi réalisé dans les règles de l’art. La pléiade d’acteurs qui investit l’écran est quant à elle assez satisfaisante (sans doute grâce à des personnages souvent intéressants). Si aucun d’entre eux n’appartient au star system et ne signe de grande performance, on y remarque quelques talents. Le premier rôle, très convenablement interprété par Tom Payne (que l’on avait déjà apprécié dans l’unique saison de Luck) révèlera sans doute ce dernier à un public plus large. Par ailleurs, Ben Kingsley, dans le rôle d’Avicenne, est un habitué des seconds rôles de grosses productions mais apporte ici une belle crédibilité au casting.
L’Oracle créé donc la surprise. Une aventure épique où romance, voyage et histoire de la médecine aboutissent à un très joli spectacle. Philipp Stölzl aurait-il trouvé la formule magique ?
Londres, début du XIème siècle. Le jeune Rob Cole découvre à la disparition de sa mère qu’il possède un don particulier lui permettant de ressentir par le toucher l’imminence de la mort. Seul et sans ressource, c’est auprès d’un barbier ambulant qu’il découvre l’art de guérir. Se jurant de devenir médecin et de vaincre la mort elle-même, il décide de se rendre en Perse afin d’étudier auprès du « prince des savants », Avicenne. Face aux invasions barbares, aux guerres de religion, et aux épidémies dévastatrices, parviendra-t-il à accomplir son destin ?
Sortie DVD : le 4 janvier 2016
Durée : 02h35
Réalisateur : Philipp Stölzl
Avec : Tom Payne, Stellan Skarsgård, Olivier Martinez, Emma Rigby, Elyas M’Barek
Genre : Aventure, historique
Prix : 14,99 € (DVD) / 17,99 € (BR)
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