En 2025, la lumière n’est plus considérée comme une chance ou un privilège, tout le monde appuie sur l’interrupteur sans même y penser, ouvrant la lumière, la télé ou l’ordinateur. Le geste n’a pourtant rien d’anodin comme le rappelle la pièce jouée au Lucernaire car ce progrès majeur dans l’histoire de l’humanité a donné lieu à une guerre des courants acharnée entre 3 personnages de génie, Thomas Edison l’entrepreneur, George Westinghouse le businessman et Nikola Tesla l’outsider un peu perché. Les faits historiques abondent dans un beau moment de théâtre qui mélange luttes d’ego et considérations philosophiques sur l’impact de cette révolution sur l’humanité, à commencer par la peine de mort.
Une pièce acclamée
Un peu d’histoire. En 1879, Thomas Edison (1847-1931), scientifique et inventeur américain pionnier de l’électricité, conçoit un dispositif composé d’un filament de bambou qui brûle au sein d’une bulle de verre, dans laquelle on a effectué le vide quasi absolu. Cette première lampe offre plusieurs dizaines d’heures d’éclairage. Partisan du courant continu, il a maille à partir avec le farfelu mais génial Nikola Tesla convaincu de la supériorité du courant alternatif, qui le rejoint d’abord avant de partir chez l’ambitieux et redoutable concurrent George Westinghouse. Tous 3 occupent une scène composée d’ampoules et de gadgets de la première heure, téléphone, phonogramme et appareils rudimentaires montrent l’explosion inventive de la fin du XIXe siècle grâce à l’apparition d’abord industrielle puis domestique de l’électricité, devenue depuis une composante indispensable de la modernité, éclairant les ténèbres et prolongeant le cycle de la vie. La pièce met judicieusement en rapport le concept du progrès avec la tendance constante de l’humain à transformer les meilleures idées en concept de mort, rappelant l’invention de la chaise électrique, conçue d’abord pour amoindrir la souffrance du condamné par rapport au procédé antérieur de la pendaison. Mais la première exécution du dénommé William Kemmler ne se déroula pas correctement. La première décharge de mille volts de courant alternatif censée provoquer une perte de conscience rapide et un arrêt cardiaque ne tua pas Kemmler qui enchaina les souffrances au cours des 3 décharges subies, véritable exemple de barbarie humaine. La pièce met aussi en avant le rôle prépondérant des femmes d’Edison et de Westinghouse dans le succès de leur mari, rappelant ainsi que derrière chaque grand homme se cache une femme.
Le public est conquis par cette pièce rythmée et inventive, les comédiens et comédiennes donnent une dimension autant historique que sociale à cet épisode majeur de l’histoire humaine.
Synopsis:
DE L’OMBRE À LA LUMIÈRE … ET INVERSEMENT !
New-York, 1878. Assoiffé de progrès, le couple Edison multiplie les inventions révolutionnaires. Mais Thomas Edison, insatiable, poursuit désormais un rêve : celui d’éclairer le monde en devenant le maître de l’électricité… À sa grande surprise, le génial inventeur n’est pas seul dans la course. L’excentrique Nikola Tesla et, surtout, l’ambitieux couple Westinghouse sont eux aussi bien décidés à illuminer l’avenir. Terrorisé à l’idée de ne plus être à la hauteur de sa légende, Edison va tout faire pour remporter la bataille. Quitte à pactiser avec la nuit, en inventant l’inimaginable au nom du progrès…
L’histoire d’une poignée d’hommes et de femmes qui ont rêvé si fort de l’avenir, qu’ils ont fini par l’inventer.
Détails:
Mardi > samedi 19h | Dimanche 16h
Durée 1h20