Date de sortie : 3 janvier 2014
Auteurs : Eric Corbeyran (scénario) et Grun (dessin)
Prix : 14,50 €
Metronom’ est une série SF signée Eric Corbeyran, scénariste prolifique (Le Chant des Stryges, Uchronie[s], Back World, La Conjuration d’Opale…) et le dessinateur Grun (La Conjuration d’Opale). Une série post-apocalyptique où jeu de pouvoir dictatorial, complots et clandestins révolutionnaires font le bonheur du lecteur. Et c’est pour la bonne cause car dans ce monde, bon nombre de libertés fondamentales sont inexistantes, parmi lesquelles la détention de toute forme d’art… Dans le quatrième album, sorti en début de mois, le récit brouille les pistes en nuançant les personnages sur l’échiquier, si habilement que l’on a parfois du mal à identifier qui sont les gentils et les méchants…
Résumé de l’éditeur (tome 4) :
Dans un futur proche où la population est broyée par un régime liberticide…
Lynn et Floréal sont finalement renvoyés sur Terre. Les autorités leur donnent pour mission de retrouver Eugène Warnier, un ancien biologiste de renom qui s’est réfugié dans la clandestinité. Pour s’assurer de leur succès, Lynn se voit injecter le virus qui a justement tué son mari ! Ils ont cinq jours pour débusquer Warnier et obtenir l’antidote… Pendant ce temps, les rebelles démarrent l’impression en masse du conte philosophique Metronom’ pour le distribuer aux citoyens sous le regard de Radcliffe, l’agent du gouvernement infiltré chez eux…
Quatrième tome de cette série de SF aux références prestigieuses telles que Brazil, Blade Runner ou Total Recall. Un scénario brillant de Corbeyran, mis en valeur par le dessin de Grun qui illustre à merveille un monde étouffant.
Le scénario de Corbeyran est inventif, tout comme l’univers qu’il développe dans Metronom’. Un récit de science-fiction maîtrisé où se partagent scènes d’action et enquêtes (illégales). Car Metronom’ met avant tout l’accent sur le sort de Lynn et Floréal dans cette société qui les rejette avec autant de force qu’ils rejettent cette société. La narration ne souffre d’aucun défaut. Elle est très travaillée et offre même de multiples allégories bien trouvées. Le fruit d’une réflexion qui profite vraiment à l’intensité du texte et propose une dimension inattendue. On aurait pu s’attendre à un récit d’action brut. On n’est loin de cela. La série avait commencé timidement dans son premier album, mais c’était sans compter sur ce qu’annonçait la suite ![pull_quote_left]à nous faire suffoquer[/pull_quote_left]
Que dire des dessins de Grun sinon qu’ils ont toujours ce côté fascinant qui donne une seconde vie aux traits de feu Moebius. Une influence qui marque et force le respect tout à la fois, car la réussite est au rendez-vous. Les traits fins et ronds de ses personnages sont peut-être ceux qui traduisent le plus cette influence. Tandis que les décors sont sublimes. Grun n’est pas un spécialiste du décor pour rien (a travaillé dans l’univers du jeu vidéo dans ce domaine). La coloration est toujours en dégradé du jaune vers le bleu (et inversement), qui en fait la signature du Metronom’. L’atmosphère qui s’en dégage est à nous faire suffoquer tant le dessin parvient à nous immerger sur cette planète froide et polluée, presqu’irrespirable.
Metronom’ est en conclusion une série qui a encore de beaux jours devant elle !
thanks for article!