Metropolis, tome 3
Tétralogie uchronique, Métropolis s’apparente à un polar en milieu hostile, dans un univers aseptisé et contrôlé par une milice du secret, où les nations se sont effacées au profit d’une Europe en paix… en 1936. Une série remarquée signée Serge Lehman (La Brigade chimérique, Masqué, L’oeil de la nuit) au scénario et Stéphane de Caneva (L’Affaire de l’auberge rouge, Sept clones) au dessin.
Date de parution : le 19 août 2015
Auteurs: Serge Lehman (scénario), Stéphane de Caneva (dessin) et Dimitris Martinos (couleurs)
Editeur : Delcourt
Prix : 15,95 € (96 pages)
Résumé de l’éditeur:
Trois corps de femmes ont été découverts sous la Réconciliation, tour symbolique dont l’architecte se pend après avoir reçu une boîte de dents humaines. Le service de sécurité connu sous le nom de Secret cherche à orienter l’enquête qui mène au centre d’essais astronautiques de Metropolis. Gabriel Faune pousse le commissaire Lohmann à redevenir M pour l’éloigner de Loulou et le docteur Freud commence à lâcher prise…
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Notre avis sur la BD :
Après deux albums franchement bluffants, Metropolis semble s’enfoncer peu à peu dans des méandres lynchiens, perdant en lisibilité en multipliant les ellipses narratives et l’apparition de symboles énigmatiques. Les pièces du puzzle s’accumulent dans une nébuleuse qui ne permet pas de les assembler, ni même d’en sonder la cohérence. Cet avant-dernier épisode prend donc tous les risques, notamment celui de perdre le lecteur dans les pérégrinations d’un agent Faune presqu’insaisissable. Ce dernier tome commande donc de réserver notre jugement pour le reporter à l’épilogue annoncé, mais force est de reconnaître qu’avant cela, Metropolis avait tout de la grande série. Peut-être est-ce encore le cas, mais impossible de le savoir à ce stade.
Le dessin très sombre de Stéphane de Caneva a le mérite de coller toujours aussi bien à l’atmosphère de Metropolis. Un trait puissant et charbonneux qui dégage une certaine aura et en fait profiter des personnages hauts en couleur. Un univers propre à Metropolis. Un atout indéniable.
En conclusion, malgré l’hermétisme de plus en plus dense du scénario, Metropolis conserve son charme. On en attend néanmoins beaucoup plus pour le grand final. A suivre…