Et les mouettes… étaient indifférentes ! une histoire d’amour inconditionnelle (Editions Assyelle)
Le roman de Joëlle Lagesse, Et les mouettes… étaient indifférentes ! nous plonge dans les années 60. Au cœur de ce roman, une jeune femme de trente-cinq ans, mariée, qui réalise un voyage d’un mois sur un paquebot.
Le fil conducteur du roman
Joëlle Lagesse nous raconte l’histoire d’une femme, mère de famille de deux enfants, et mariée à Gilles. Jusqu’à la dernière page, on ne connaitra pas son nom. Juste la première lettre de son prénom. A l’époque, les voyages se faisaient en bateau. Tous les deux, ils veulent se rendre en Europe. Ils quittent donc l’Océan Indien, contournant le cap de Bonne Espérance, et faisant de nombreuses haltes dans des ports. Ce n’est pas vraiment une croisière, mais dans le fond, les passagers vivent « coincés » sur un bateau durant plusieurs jours. Chacun va s’adapter comme il peut à cette nouvelle vie.
Cette jeune femme va vivre plusieurs semaines sur ce paquebot, comme elle n’a jamais vécu. De jour en jour, elle va se rendre compte qu’elle fait « semblant » avec son mari, qu’elle se forge une attitude qui n’est pas celle qu’elle ressent au fond d’elle. Elle rencontre le médecin de bord, un bel homme avec qui elle discute de façon amicale. Puis, elle se rend compte qu’elle attend ces moments de discussion de façon de plus en plus impatiente.
Style intimiste et vrai
Joëlle Lagesse nous dresse un très beau portrait de jeune femme mariée, prise en otage par les codes que la société lui impose. Elle ne fait rien de mal avec son médecin, juste discuter, mais même cela, elle pense qu’elle n’en a pas le droit. Elle est mariée. Un jour, on la cherche partout sur le bateau. Elle est introuvable. Sans dévoiler la cause de cette disparition, cette femme va vivre l’enfer alors qu’elle n’est coupable de rien. Son mari lui rend alors la vie insupportable.
L’amour vrai
L’auteur nous embarque dans une histoire où l’on voyage et en même temps, on suit l’Histoire de chaque pays traversé, et en France, les évènements de mai 68. Le voyage intime de cette femme est relaté aussi dans son journal intime. On la sent très malheureuse, prise entre son mari qu’elle n’aime plus et son ami médecin qu’elle connaît si peu mais qui fait battre son cœur. L’analyse de ses sentiments est fine et remarquablement écrite.
Ce roman se lit d’une traite, très agréablement. On imagine bien la mentalité de l’époque et le dilemme que vit cette femme. Le suspense est là et on craint le pire au fil des pages…
Vraiment un très bon moment de lecture !
L’action de ce récit sentimental se situe, à la fin des années 60, en grande partie sur un paquebot qui reliait à cette époque les îles du sud-ouest de l’océan Indien à l’Europe.
« Ce n’était pas encore la mode des croisières. C’était encore le temps des lignes maritimes assurant le transport de passagers pouvant se permettre de prendre du temps pour arriver à destination. Ces déplacements lents étaient, par eux-mêmes, des sortes de vacances… Sur un bateau, on vit comme en parenthèse du monde et surtout de sa propre existence…»
Dans l’espace délimité du paquebot, au cours d’une croisière, parallèlement au long itinéraire du voyage lui-même, qui contourne le cap de Bonne Espérance, une jeune femme va faire un voyage au fond d’elle-même, inattendu et perturbateur. Sur un fond historico-géographique, réel et très bien documenté, un drame émotionnel se déroule, dont l’intensité va aller crescendo, pour devenir presque palpable.
Ecrit d’une belle plume, fluide et élégante, ce roman, alternant simple narration et journal de bord, est touchant de vérité et de sincérité. Le suspense est bien entretenu. C’est aussi un précieux témoignage des modes de vie et des comportements qui ont précédé mai 68.
Date de parution : septembre 2016
Auteur : Joëlle Lagesse
Editeur : Editions Assyelle
Prix : 18 € (236 pages)
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