Je ne sais pas dire je t’aime, de belles histoires de vies (Anne Carrière)
Nicolas Robin nous dévoile son deuxième roman, Je ne sais pas dire je t’aime. Un roman choral très émouvant d’où ressort une grande pudeur. Nicolas Robin va faire « parler » plusieurs personnes. Complètement différentes. Leur point commun : elles habitent toutes Paris et …
Roman choral
Francine est retraitée, heureuse avec son mari depuis quarante ans. Mais son malheur vient de sa naissance. Elle apprend en faisant refaire son passeport que sa mère ne l’a reconnue qu’un mois après sa naissance.
« Sa mère ne l’a pas reconnue à la naissance, elle a attendu un mois pour le faire ! Le jour du printemps, elle s’est souvenue qu’elle avait une fille et elle est revenue à la maternité chercher le bébé, l’air de rien ». P.11
Juliette, quant à elle, est vendeuse de chaussures de marque allemande. Elle a plus de trente ans, pas mariée et pas de copain. Sa chef ne fait pas grand-chose et Juliette n’ose rien dire. Elle se permet juste de rêver un peu à une tout autre vie.
Ensuite, on va suivre Joachim, au monosourcil. Un beau gars sportif. Il a la mauvaise idée de répondre à une invitation d’émission de tv en direct. Et là, il va se faire larguer devant des milliers de personnes. Sa vie après cet épisode ne sera plus jamais la même. Aussi bien avec lui-même qu’avec les autres, et surtout avec son jeune frère qu’il connaît à peine.
Et puis, il y a Ben. On l’imagine sûrement beau, un garçon sensible. Il est gay et vit avec son compagnon depuis déjà quelques années. Mais il n’a pas l’air heureux, Ben…
Analyse de sentiments
Chacun raconte sa petite vie, sans rien d’extraordinaire, une vie parisienne comme on la connaît tous. Mais Nicolas Robin écrit avec une telle délicatesse, une sensibilité telle qu’on ne peut qu’avoir de l’empathie pour chacune de ces personnes. Même si leur vie est très différente et pas franchement époustouflante, on les comprend. Pas un mot plus haut que l’autre, ou presque, pas un geste déplacé, aucune vulgarité, bien au contraire. De la vie. De la vie tout simplement. Et une envie d’amour ou de reconnaissance d’amour, presque démentielle ! Un besoin d’aimé et d’être aimé ! Avec son lot bonheur et surtout de tendresse et de mots doux. Mais ce n’est pas facile de dire son amour. Dans aucun cas…
Nicolas Robin nous livre un très beau livre, empli de sentiments vrais, sans faux-semblant. Juste la vie à Paris…
Paris, tu l’aimes ou tu la quittes. C’est une injonction quotidienne pour qui se retrouve la joue écrasée contre la vitre d’un métro bondé, ou se fait bousculer sur le trottoir par un type mal dégrossi. Dans ce tohu-bohu parisien, Francine déterre un passé longtemps enseveli devant un guichet d’état civil ; Juliette rêve d’avoir la beauté fulgurante d’une actrice qui éclate de rire sur un tapis rouge ; Joachim devient célèbre malgré lui en se faisant larguer en direct à la télé ; Ben essaie de ne pas finir comme ceux qui picorent leurs petits pois, le nez dans l’assiette, sans adresser un mot à l’autre.
Un chassé-croisé plein d’humour et de tendresse dans lequel chacun cherche son salut et espère entendre parler de sentiments, au coeur d’une ville épicentre de l’amour, où il est parfois difficile de se dire je t’aime.
À tous les éclopés du coeur, les éternels pudiques, les incorrigibles passionnés, ce roman choral est pour vous.
Nicolas Robin est né en 1976, dans les Landes. Il est steward pour une compagnie aérienne et parcourt le monde. Il a déjà publié trois ouvrages dont « Roland est mort » aux éditions Anne Carrière. Un roman à la fois drôle et tendre, salué par la critique et les libraires, sur les travers de notre société et la solitude.
Date de parution : avril 2017
Auteur : Nicolas Robin
Editeur : Anne carrière
Prix : 18 € (250 pages)
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