Les New Poppys : Chanter pour rêver, leur 1er album, sort le 25 novembre
Présentation du groupe de jeunes artistes par Bertrand Dicale :
Au début :
« Non, non, rien n’a changé / Tout, tout a continué » : plusieurs générations ont grandi avec ces mots, avec ces voix. Ce tube de 1971 incarne tellement bien une décennie de pop et d’idéaux généreux qu’on en oublierait presque combien les Poppys ont été un groupe révolutionnaire. Oui, ces enfants ont vendu plus de cinq millions de disques en chantant la paix, l’amour et la fraternité.
Et on a l’impression, aujourd’hui, que l’arrivée des New Poppys est non seulement la poursuite d’une épopée musicale, mais aussi un cri spirituel, citoyen et politique semblable à celui des origines.
Tout commence en 1970, quand Eddie Barclay revient des États-Unis avec une idée : lancer une chorale qui, comme les Voices of Harlem, fasse entendre des voix pures d’enfants s’exprimant sur l’actualité du monde. Ce sera la mission de deux jeunes directeurs artistiques de sa maison de disques, Jacqueline Herrenschmidt et François Bernheim. « J’avais les cheveux longs, j’avais fait le tour des États-Unis et fait le tour de l’Inde, se souvient ce dernier. J’avais aussi été Chanteur à la Croix de bois et je savais juger une chorale. »
Les Petits Chanteurs d’Asnières
Très vite, François Bernheim et Jacqueline Herrenschmidt se tournent vers les Petits Chanteurs d’Asnières, ensemble créé en 1946 par Jean Amoureux. Celui-ci a non seulement créé un des meilleurs chœurs de garçons en France, mais aussi un des plus ouverts, puisqu’ils participent déjà à des enregistrements professionnels dans des genres très variés. Ainsi, le générique du feuilleton Belle et Sébastien, malgré ce qui est écrit sur la pochette du 45 tours, a été chanté par un certain Bruno Polius, qui se révèle immédiatement à François Bernheim comme un soliste de caractère.
Parmi les Petits Chanteurs d’Asnières sont sélectionnés dix-sept enfants pour leurs qualités vocales. Mais il faut aussi que les garçons comprennent ce qu’ils vont chanter. Car François Bernheim, ancien membre des Roche Martin avec Véronique Sanson, ne va pas leur écrire des petits refrains roses et doux : dans une époque troublée où la chanson s’engage souvent avec vigueur, ils seront les premiers enfants à descendre dans l’arène et à s’adresser à un public d’adultes et non seulement d’auditeurs de leur âge. « Dès qu’ils ont chanté, ils sont allés au-delà de ce que nous espérions, se souvient François Bernheim. C’étaient des gosses de la banlieue qui savaient que les adultes n’étaient pas tous formidables, que la guerre existait, que le monde est violent… »
Les années 1970 :
Leur premier 45 tours, Noël 70, demande la paix alors que le conflit au Vietnam semble devoir durer encore, et proclame en face B Non je ne veux faire la guerre. Succès immédiat. Tout naturellement, puisque la guerre ne s’interrompt pas, François Bernheim écrit ensuite Non, non, rien n’a changé. C’est un des plus gros succès de l’année 1971 avec plus d’un million d’exemplaires vendus. Au-delà, cette chanson écrite dans le feu de l’actualité va s’inscrire dans la pérennité, reprise notamment par les Enfoirés en 2006.
François Bernheim et Jacqueline Herrenschmidt mènent l’aventure des Poppys avec Jean Amoureux pendant trois ans. Leur rupture avec Barclay, la vente de la maison de disques, la mue qui atteint de nombreux enfants… et les Poppys rentrent peu à peu dans l’ombre. Mais les Petits Chanteurs d’Asnières poursuivent leur existence, génération après génération. Ils ont conservé le répertoire des Poppys et, après la disparition de Jean Amoureux en 2006, Christian Germain est devenu chef de chœur. Arrivé dans la chorale à l’âge de huit ans, il a vécu l’épopée des Poppys comme pianiste du groupe. Il a aussi conduit un nouvel effectif de garçons à l’Olympia en 2012 avec le répertoire des Poppys.
La rencontre avec le producteur Olivier Kaefer, démiurge des tournées Stars 80, va agir « comme dans un scénario de film » – il le reconnaît lui-même. Une rencontre fortuite, une petite idée qui trotte dans la tête… et les New Poppys sont constitués avec quatorze garçons des Petits Chanteurs d’Asnières.
Les New Poppys de 2016
Julien Schultheis leur construit un univers musical pour un répertoire incluant évidemment Non, non, rien n’a changé, Laissez entrer le soleil et Noël 1970 (avec des paroles actualisées pour 2016 !) et des reprises choisies par les enfants, de Téléphone et Jean-Jacques Goldman à Tal et Fréro Delavega.
Entre huit et quinze ans, ils n’ont évidemment aucun souvenir de la gloire énorme des Poppys. Mais la parenté est flagrante (et pas seulement parce que certains appartiennent à la famille d’anciens chanteurs de 1970) : instinctivement, ces enfants veulent chanter des valeurs positives, des vibrations généreuses, des élans utiles dans l’époque présente. Enthousiastes, passionnés, conscients de ce qu’ils chantent, les New Poppys ont choisi de soutenir l’Association Petits Princes qui réalise les rêves des enfants et des adolescents gravement malades atteints de cancers, de leucémies et de certaines maladies génétiques. Et leurs voix aussi sont contemporaines, plus situées dans le médium, avec plus de puissance et d’impact que les voix des seventies. Sans nostalgie, sans intention vintage, une nouvelle aventure.
Sur cet album, nous pourrons retrouver le 1er single « Non, non, rien n’a changé », déjà plus de 78 000 vues sur le clip, mais également les reprises de « Somewhere Only We Know » de Keane, « Les Poèmes de Michelle » de Teri Moïse, « Le Chant des Sirènes » des Fréro Delavega,…