Nous ne sommes pas de mauvaises filles, le 1er roman de Valérie Nimal (Anne Carrière)
Valérie Nimal nous livre avec brio son premier roman : Nous ne sommes pas de mauvaises filles. Un roman qui aborde des thèmes qui nous sont chers : la relation mère-fille, d’une part et la maladie mentale d’autre part.
Présentation de Maud
Maud est l’ainée d’une fratrie de deux. Marie est née quatre ans après Maud. Et entre Maud et Marie, c’est l’amour « Bientôt je dirai de Marie : « Je l’aime comme ma moitié ». p.41.
Elles sont totalement opposées mais se complètent et surtout se comprennent, même sans se parler. Sa mère dit : Maud est intelligente, Marie est belle. Maud n’en prend pas ombrage. Elle a du tempérament et fait les 400 coups. Non sans blessures et peurs ! Elle marque son territoire, à sa façon.
Souvenirs douloureux
Maud se dévoile dans la deuxième partie du livre intitulée « enfance ». De sa naissance à trente ans. Ses souvenirs, très précis. Comme des flashs qui ont marqué son enfance, son adolescence et même son entrée dans l’âge adulte. Des cicatrices, pas vraiment guéries. Et toujours liées à sa mère, d’une façon ou d’une autre. Sa mère a des problèmes d’adulte que Maud ne comprend pas. Elle la suit, enfant puis adolescente, lors de ses nombreuses ruptures, nombreux déménagements. Elle quitte son mari pour aller habiter avec son amant, surnommé Néron. Puis elle refait le même chemin mais à l’inverse. Et les deux filles déménagent aussi souvent que les amours de leur mère l’exigent ! Entre leur père et Néron, la vie est bien différente ! Et à chaque fois, il faut s’adapter, sans rien dire, ou presque…
Mère intelligente mais…
L’auteur, Valérie Nimal, analyse finement les relations qui s’installent entre la mère et les filles. Maud sent sa mère. Elle la sait malade et en même temps, elle est pleine d’admiration pour elle. Car sa mère est passionnante. Elle réalise ses rêves. C’est une femme libre. Elle reprend ses études de façon passionnée. Elle part à la conquête de l’archéologie et ne fait pas les choses à moitié. Elle devient professeur d’archéologie, égyptologue reconnue. Et elle entraine Maud dans ses passions. Si elle aime ses filles, elle est surtout excessivement dure avec elles. Le plus difficile à comprendre est son instabilité amoureuse. Mais pourquoi donc est-elle comme ça ? Ses moments de dépression se font de plus en plus intenses en vieillissant. Et de plus en plus difficiles à gérer, pour ses filles. Mauvaises filles ou mauvaise mère ? Ou mère malade ?
Publik’Art a été pris dans la toile d’araignée qu’a tissée la mère de Maud tout au long du roman. Sans se faire piquer ! Ouf ! Ce qui n’est pas le cas de Maud qui lutte et résiste après la piqure. Jusqu’à en perdre la raison ?
Avec Nous ne sommes pas de mauvaises filles, la place de la mère reste, toujours, la grande référente de nos vies, quelle qu’ait été sa propre vie …
Alors que sa mère est à l’hôpital, Maud plonge dans son passé pour retracer – et retenir – le fil de cette existence qui s’échappe. Souvenir après souvenir se dessine le portrait sans concession d’une mère aimante, mais impitoyable pour ses filles ; d’une amante sentimentalement instable ; d’une exploratrice moderne, professeure d’archéologie, égyptologue et pilleuse de pyramides ; d’une femme cyclothymique qui lutte contre des crises de dépression.
Dans ce roman émouvant, tendre et éclatant, Valérie Nimal plonge le lecteur au coeur d’une relation mère-fille ravageuse à travers le regard de Maud qui va chercher un moyen de s’émanciper au point de perdre pied avec la réalité…
Date de parution : le 11 janvier 2019
Auteur : Valérie Nimal
Editeur : Anne Carrière
Prix : 18 € (176 pages)
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