Open space, de Mathilda May au Théâtre de Paris

affiche open space

Jusqu’au 12 juillet au Théâtre de Paris
Du mardi au samedi à 21h
www.theatredeparis.com

Avec Open space, l’actrice Mathilda May signe une première pièce qui fait salle comble. Elle dépeint, non sans humour, les clichés et facettes de ce mode de travail qui fait fureur depuis quelques années. Après avoir triomphé au Théâtre du Rond-Point, la pièce revient au Théâtre de Paris.

« Un open space est un espace de travail où les bureaux ne sont pas séparés par des cloisons. En conséquence, les personnes se voient et s’entendent et travaillent entre elles. »

Dans L’open space m’a tuer, le best-seller de deux détracteurs de ce mode de travail, le bureau ouvert est dépeint comme le lieu où la vicissitude humaine est à son paroxysme. Intrusion des personnes, manque d’intimité et jeux de rôles : telle est la loi de la jungle dans l’open space. Mathilda May, dans une pièce de théâtre d’une originalité inégalable, nous montre les dérives et les joies de l’espace de travail collaboratif, le tout dans un décor poussiéreux mais non moins réaliste, digne des premiers open space. Dans un monde où optimisation et rentabilité sont de mise, les protagonistes de ce bureau aveugle vont vivre leurs rêves, leurs fantasmes et leurs peines.

Crédit photo : Giovanni Cittadini Cesi
Crédit photo : Giovanni Cittadini Cesi

[quote_box_right]« Avant de faire sens, le langage est d’abord musique. C’est à partir de cette idée que j’ai élaboré le vocabulaire de ce spectacle »[/quote_box_right] Là où Mathilda May a fait preuve d’une originalité exemplaire (et d’un casting parfait), c’est dans le texte de sa pièce. Car, en fait, il n’y a pas vraiment de texte. Tous les joyeux lurons de ce bureau, de la secrétaire excédée et alcoolique (Dédeine Volk-Leonovitch) au manager sexy et branché (Loup-Denis Elion, aussi connu pour son rôle dans la série Scènes de Ménage), parlent avec… des onomatopées. Il y a aussi la femme timide et complexée (Agathe Cemin), la pin-up agaçante (Stéphanie Barreau), l’homme angoissé par sa carrière (Emmanuel Jantet), le doyen qui passe sa vie aux toilettes (Gabriel Dermidjian) ou encore… le big boss (Gil Galliot). Inutile d’essayer de comprendre par le mot, vous n’y arriverez pas. Mais pourtant, les dialogues parlent sans être écrits, les intonations de voix, borborygmes et expressions de visages suffisent à créer un texte fictif entre ces lignes incompréhensibles. Danses, chants et autres curiosités (rythmes avec des piles de dossiers, danse sur des sonneries de portables, etc.) racontent et illustrent toutes les nuisances sonores d’un open space.

Crédit photo : Giovanni Cittadini Cesi
Crédit photo : Giovanni Cittadini Cesi

L’open space, dans cette pièce, est un espace de travail confondu à un espace de vie. Chaque salarié y vit ses propres fantasmes, d’un amour aveugle pour le collègue d’à côté aux rêves de confronter le boss dans un ring de boxe. A travers une mise en scène aussi atypique qu’ingénieuse, les spectateurs sont projetés entre réalités et chimères. On passe d’une pause café à un pole-dance endiablé. Détresse, passions, angoisses et tristesse sont au rendez-vous de cette journée… dans l’open space.

Voir la vidéo de présentation de la pièce 

[youtube http://www.youtube.com/watch?v=yXTr80GHtWc]

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