Papillon, un remake sans sueur ni crabe ni peste mais pas sans attraits

Papillon
Papillon, film de Michael Noer, Copyright 2018 Constantin Film Verleih GmbH / Jose Haro

Papillon, un remake sans sueur ni crabe ni peste mais pas sans attraits

Beaucoup craignaient que cette nouvelle adaptation du roman autobiographique d’Henri Charrière, alias Papillon, ne soit qu’un coup d’épée dans l’eau après la version inoubliable de 1973 portée par le duo mythique Steve McQueen et Dustin Hoffman. Mais le réalisateur Michael Noer, révélé par ses deux puissants films R et Northwest n’a pas failli, instillant autant de réalisme et de récit épique que possible dans un opus qui voit le héros traverser des épreuves terribles sans jamais perdre l’espoir de retrouver sa France natale. Si les nostalgiques de l’adaptation originale regretteront l’absence des scènes cultes du crabe dans la gamelle ou de la colonie de pestiférés, le film sait tout de même guider le spectateur dans un enfer carcéral qui a existé pendant plus de 80 ans en Guyane française. De quoi glacer le sang.

Un nouveau film carcéral pour le réalisateur

R était déjà un grand moment de tension entre les murs poisseux d’une prison. Pilou Asbæk et Roland Møller se tournaient autour au coeur d’un système fait de violence permanente. Le second tient un grand rôle dans ce film qui débute à Paris au début des années 30. Victime d’un coup monté qui le voit accusé à tort d’un meurtre, Henri Charrière est condamné à l’incarcération en Guyane Française. Le musculeux Charlie Hunnam continue sa quête des contrées tropicales après Lost City of Z pour incarner un des seuls rescapés des colonies à avoir réussi à rallier la métropole. Le personnage gagne en force physique ce qu’il perd en romantisme tant l’incarnation de Steve McQueen continuera pour encore longtemps à rester une référence incomparable. A ses côtés, Rami Malek prend la suite de Dustin Hoffman pour personnifier le faussaire Louise Dega aussi malingre que riche au pays des bagnards. Il manque à cette adaptation l’ambiance moite des pays tropicaux, le spectateur saisit assez vite que, malgré la qualité de la reconstitution architecturale, le film a été tourné dans un pays européen où la chaleur n’est pas si étouffante. Les vêtements ne semblent pas mouillés par une humidité écrasante et le réalisme en prend un coup. Et comme Rami Malek a pendant longtemps une coupe de cheveux moderne et nette, difficile d’y croire vraiment. Heureusement, les deux acteurs principaux sont épaulés par le toujours ambivalent Rolland Moller qui faisait déjà frissonné en détenu violent dans R. Le scénario met l’accent sur la résilience du héros, que ni les sévices physiques, ni les menaces et ni le confinement prolongé dans un silence total pendant de longues années ne parviennent à abattre. La violence peut parfois piquer les yeux avec des détails sanglants qui concourent à l’ambiance apocalyptique. Le rôle des femmes est forcément assez ténu, avec seulement une belle prostituée qui regrette son bagnard dès le début et une nonne loin de la charité chrétienne. Ce Papillon plait malgré ses quelques faiblesses tant l’histoire du héros touche sans mal chacun des spectateurs. La photo finale du Henri Charrière original laisse pensif quand on sait les épreuves qu’il a du traverser, lui innocent du crime duquel il a été injustement accusé.

Ce Papillon a beau souffrir de quelques faiblesses criantes, il parvient néanmoins à emporter l’adhésion par la grâce d’un réalisateur souvent convaincant et d’acteurs principaux qui se donnent autant de mal que nécessaire. Charlie Hunnam a perdu 15 kilos pour son rôle, de quoi lui donner une touche de fragilité qui donne envie de recommander un film qui ne fera pas tâche au coeur de la canicule estivale.

[vc_text_separator title= »SYNOPSIS ET INFOS » color= »custom » border_width= »5″ accent_color= »#1e73be »]
Papillon
Papillon

Henri Charrière, dit « Papillon », malfrat de petite envergure des bas-fonds du Paris des années 30, est condamné à la prison à vie pour un meurtre qu’il n’a pas commis. Il est envoyé sur l’île du Diable, en Guyane. Il va faire la connaissance de Louis Dega qui, en échange de sa protection, va aider Papillon à tenter de s’échapper…

Sortie : le 15 aout 2018
Durée : 1h57
Réalisateur : Michael Noer
Avec : Charlie Hunnam, Rami Malek,Eve Hewson
Genre : Aventure, Drame

[vc_text_separator title= »BANDE ANNONCE » color= »custom » border_width= »5″ accent_color= »#1e73be »]

https://www.youtube.com/watch?v=UEYZS05YnHc

NOS NOTES ...
Originalité
Mise en scène
Réalisation
Jeu des acteurs
Stanislas Claude
Rédacteur ciné, théâtre, musique, BD, expos, parisien de vie, culturaddict de coeur. Fondateur et responsable du site Culturaddict, rédacteur sur le site lifestyle Gentleman moderne. Stanislas a le statut d'érudit sur Publik’Art.
papillon-un-remake-sans-sueur-ni-crabe-ni-peste-mais-pas-sans-attraits Papillon, un remake sans sueur ni crabe ni peste mais pas sans attraits Beaucoup craignaient que cette nouvelle adaptation du roman autobiographique d'Henri Charrière, alias Papillon, ne soit qu'un coup d'épée dans l'eau après la version inoubliable de 1973 portée par le duo mythique Steve...

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici