La passion d’Augustine, un film musical de Léa Pool
Léa Pool réalise un très beau film avec La passion d’Augustine. Son film est centré sur la musique, mais aussi sur la femme et plus précisément l’émancipation des femmes, à travers le vécu d’une communauté de religieuses.
La passion d’Augustine se passe dans les années 1960, dans un couvent au Québec. Mère Augustine, Céline Bonnier, gère son couvent de main de maître mais aussi de mains de pianiste. Son but : enseigner la musique à ses « filles », dont les plus douées se présenteront au concours régional. L’ambiance du couvent est austère, sévère mais il y règne également une douce ambiance musicale bercée par les mélodies de Bach, Mozart, Chopin, et des chorales magnifiques… Un pur régal !
Très vite Alice, Lysandre Ménard, la nièce de Mère Augustine entre au couvent en cours d’année et va quelque peu perturber le cours normal de leur vie. Mais là n’est pas le plus important. Mère Augustine va être menacé de fermeture de son couvent depuis que le gouvernement a décidé d’ouvrir des écoles publiques. Et la supérieure de Mère Augustine ne va pas lui simplifier la tâche.
[…] un film authentique où tout sonne profondément juste, avec beaucoup d’émotion.
Même si la fin est un peu expéditive, le film est passionnant. On s’attache à ses sœurs que l’on reconnaît à peine lorsqu’elles sont habillées en « civil ». Quels regards pénétrants ! A travers elles, on ressent des sentiments forts, que l’on soit religieux ou non. La passion d’Augustine, un film authentique où tout sonne profondément juste, avec beaucoup d’émotion. La passion d’Augustine est si forte et si belle que nous sommes nous-mêmes passionnées. Tout est majestueux dans ce film : les décors, naturels de grande beauté sous la neige immaculée, le couvent comme on n’en voit plus, les jeunes filles et leur talent musical. Toutes les comédiennes jouent réellement et merveilleusement du piano, y compris Céline Bonnier. Des moments de pure magie. On est comme enveloppé par ces mélodies, et nos âmes s’apaisent. Bien sûr c’est une histoire de religieuses. Mais je préfèrerai dire une histoire de femmes. Car ces religieuses sont loin des clichés classiques. Elles suivent l’évolution de la société et sont même avant-gardistes. Leur volonté de s’affirmer en tant que femmes domine tout au long du film.
Les actrices sont toutes remarquables et forment une vraie communauté. On ne peut s’empêcher de rire lorsqu’elles se lancent des pics ! Elles se chamaillent comme tout un chacun ! Quant aux jeunes filles, leurs dictées semblent bien infaisables, de même que leur vie d’internes tellement exigeantes et austères. Mais cela exista vraiment. Et l’esprit communautaire prédomine.
Léa Pool mérite que son film soit vu car pour moi, c’est un des plus beaux films de cette année, où la femme occupe une place centrale. Le seul petit bémol que je me permettrai, c’est l’accent canadien de certaines sœurs qui ne nous permettent pas de tout comprendre ! Mais c’est aussi un tel régal cet accent ! A la fin du générique, toute la salle a applaudi, comme si on avait assisté à un concert ! Grandiose ! Preuve que le film a ému tout le monde.
Simone Beaulieu, devenue Mère Augustine, dirige un couvent au Québec. Passionnée, résiliente, Mère Augustine consacre son énergie et son talent de musicienne à ses élèves. Lors de son arrivée, elle prend sa nièce, Alice, une jeune pianiste prodige, sous son aile.
L’école est un haut lieu musical qui rafle tous les grands prix de piano de la région. Il y résonne un flot de gammes, d’arpèges, de valses de Chopin et d’Inventions de Bach. Mais lorsque le gouvernement instaure un système d’éducation publique dans les années 60, l’avenir de Mère Augustine et de ses Soeurs est menacé.
Sortie : le 30 mars 2016
Durée : 1h43
Réalisateur : Léa Pool
Avec : Céline Bonnier, Lysandre Ménard, Diane Lavallée
Genre : Drame