Le Théâtre des Champs Elysées a laissé toute la place qui lui revient à un chanteur trop rare. Philippe Jarrousky a été accompagné d’un orchestre en formation réduite pour interpréter des arias oubliés dans une salle complètement pleine. L’occasion était rare donc chère d’entendre en live un chanteur au poli maintenant poivre et sel et toujours aussi convaincant sur scène. 9 tours de chant alternés de moments purement instrumentaux ont agrémenté presque 2 heures de légèreté musicale avec des airs principalement du XVIIIe siècle, que peu connaissent mais qui méritent d’être découverts. Beaucoup d’instruments d’époque pour plus d’authenticité et un chanteur au charisme toujours aussi magnétique. Il interprète les airs de mémoire sans pupitre, son faciès se transforme en harmonie avec les notes, les spectateurs ont été conquis par une séance du dimanche soir parfaite pour clôturer un weekend-froid mais réchauffé par un spectacle qui ouvre une lucarne sur des compositeurs moins connus. Violons, cuivres, une quinzaine d’instruments joués par des musiciens experts ont tissé un fond musical du plus bel effet pour laisser le chanteur s’ébattre en liberté. Pas de contraintes, juste de la musique dans une forme des plus pures. Un véritable moment en apesanteur.
Programme
Forgotten arias
Hasse Sinfonia, « Ma che vi fece… Sperai vicino il lido », « Misero pargoletto », récitatif et airs extraits de Demofoonte
Fugue et Adagio en sol mineur, Fugue alla breve
Leo Sinfonia extraite de Catone in Utica
Valentini « Se mai senti spirarti sul volto », air extrait de La Clemenza di Tito
Traëtta « Dove son che m’avenne… Gemo in un punto e fremo », récitatif et air extraits de L’Olimpiade
Bernasconi « Siam navi all’onde algenti », air extrait de L’Olimpiade
Ferrandini Gelido in ogni vena
Jommelli Sinfonia periodica
J. C. Bach « Per quel paterno amplesso », air extrait d’Artaserse
Jommelli « Fran cento affanni », air extrait d’Artaserse