Une plongée sans filet dans l’horreur de la guerre avec Je ne suis pas une arme de guerre au Théâtre du Gymnase

Je ne suis pas une arme de guerre
Je ne suis pas une arme de guerre, mise en scène de Zenel Laci, Théâtre du Gymnase

Une plongée sans filet dans l’horreur de la guerre avec Je ne suis pas une arme de guerre au Théâtre du Gymnase

Une femme en robe blanche immaculée adresse au public un message déchirant sur les horreurs de la guerre. Elle se base sur les écrits de Sevdije Ahmeti, militante albanaise des droits de l’homme durant la guerre au Kosovo. Elle n’épargne aucune horreur au public figé et bousculé par la brutalité du texte, si violent et récurrent. A quelques milliers de kilomètres de Paris, des hommes ont été exécutés froidement et des femmes violées par des soldats conscients de l’ignominie calculée de leurs actes. Un guitariste enchaine les morceaux électriques pour figurer tantôt l’acharnement outrancier, tantôt le calme retrouvé. Une pièce qui créée un véritable électrochoc auprès du public.

Une pièce à valeur de témoignage

Le spectacle a été conçu comme un projet collectif initié par cette fameuse militante albanaise pour traiter froidement des crimes contre l’humanité perpétrés aux frontières de l’Europe et commis trop souvent partout de par le monde. Le viol tient une place centrale dans l’échelle des barbaries et Anila Derishi s’en fait magnifiquement la porte parole avec sa prestation d’une troublante sobriété, surtout compte tenu de la violence de ses paroles. Elle navigue comme une âme en peine sur une scène simplement décorée, son corps tient d’instrument principal, ce corps qu’elle attrape à pleines mains et exhibe presque devant l’audience. Femmes, enfants, vieillards, hommes, la guerre n’épargne personne dans des périodes de feu et de sang devant lesquelles les communauté internationale ne peut le plus souvent rien du tout, faute de volonté et de moyens. Comment arrêter le cycle du sang quand les bourreaux se croient dans la plus totale impunité? La comédienne énumère les zones de guerre dans le monde depuis ces 30 dernières années, aucun continent n’est épargné et le message devient universel, les populations bafouées et humiliées doivent toutes se reconstruire après le déluge avec de nouvelles générations marquées au fer rouge dès leur plus jeune âge. Cette pièce viscérale et frontale a valeur de témoignage pour toutes ces femmes pour que leur corps ne soit plus un champ de bataille, qu’elles puissent s’ouvrir à nouveau et vivre leur vie normalement dans la société. La guitare électrique de Afrim Jahja déchire le silence avec une maestria peu commune, il enchaine les notes acérées et représente la guerre ou la paix, le déchainement de violence ou le calme retrouvé pour un spectacle en grande partie musical qui marque par la force de son propos et la valeur inestimable de ses sentiments.

Je ne suis pas une arme de guerre n’est plus joué au Théâtre du Gymnase dans l’immédiat mais nul doute que de nouvelles dates permettront d’aller prendre un grand bol de réalité. Publik’Art vous en tiendra informés!

Dates :  Tous les lundis à 20h jusqu’au 26 février 2018
Lieu : Théâtre du Gymnase (Paris)
Metteur en scène : Zenel Laci
Avec : Anila Dervishi, Afrim Jahja

NOS NOTES ...
Originalité
Mise en scène
Jeu des acteurs
Texte
Stanislas Claude
Rédacteur ciné, théâtre, musique, BD, expos, parisien de vie, culturaddict de coeur. Fondateur et responsable du site Culturaddict, rédacteur sur le site lifestyle Gentleman moderne. Stanislas a le statut d'érudit sur Publik’Art.
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