Primaire d’Hélène Angel : un retour à l’école intense

Film Primaire d'Hélène Angel
Copyright Studio Canal

Primaire d’Hélène Angel : un retour à l’école intense

Pour son quatrième long-métrage, Hélène Angel « s’attaque » à une institution sacrée : l’école. Pendant 1h45, Primaire nous transporte dans ce microcosme où se forme la jeunesse. Une comédie dramatique réaliste et prenante qui sort en salles le 4 janvier 2017.

Florence (Sara Forestier) est une professeure de français dévouée à son métier. Ses élèves de CM2 prennent toute son énergie à tel point qu’elle en néglige sa qualité de mère et de femme. Elle arrive à maintenir un certain équilibre jusqu’au jour où Sacha, enfant turbulent et délaissé, intègre sa classe. A trop se battre pour le sauver, c’est elle-même qu’elle devra sauver.

Primaire parle d’école mais surtout des hommes

La quasi-intégralité de Primaire se déroule dans une école. Cet aspect « huis clos » soulève une inquiétude : va-t-on se faire enfermer dans cet univers éducatif ?

Rassurez-vous, non et c’est là, la grande réussite de ce film : son universalité. On parle d’école bien sûr mais, à travers elle, on parle des hommes, de leurs espoirs et de leurs blessures. C’est un film tout public et la plupart des spectateurs y trouveront leur compte d’identification et d’émotions.

Parce que la maîtresse est aussi une mère, l’élève, un fils, et le livreur de sushis, un homme avec tous ses désirs. Les personnages sont tous complexes, multiples et ne sont pas cantonnés à un seul rôle. Bref, ils sont terriblement humains. Même les rôles secondaires ont de la densité et donc, de l’intérêt.

film Primaire d'Hélène Angel
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Primaire mélange adroitement réalisme et romanesque

Nous sommes à l’école, pas de doute : Hélène Angel a parfaitement réussi à insérer son histoire dans le cadre scolaire. Par l’atmosphère d’abord, bruyante, joyeuse et épuisante. Par l’innocence et la turbulence des élèves, le brouhaha qui nous donne presque mal à la tête, les réprimandes des professeurs. Et par les détails surtout, qui achèvent de nous installer dans la réalité de cet univers : les comparaisons de salaires, la préparation chaotique du spectacle de fin d’année, l’évasion du lapin des CP… C’est à l’intérieur de cette charpente réaliste que la réalisatrice a placé et fait évolué ses personnages. Florence, si fragile et si forte, dont les problèmes s’accumulent à un rythme romanesque. Et les ennuis des autres qui s’empilent sur ceux de Florence, trop sensibles pour ne pas s’en préoccuper. Cette accumulation charge le film d’émotions et d’intensité sans pourtant perdre en réalisme. Ainsi, sur la base d’un bon scénario, Hélène Angel a habilement imbriqué romanesque et réalisme.

hommage aux professeurs…

Nous ne sommes pas à l’école par hasard. Ici la jeunesse se construit et les adultes sont les ouvriers de ce chantier éducatif.  C’est une mission presque impossible, nous dit le film, où les ratés sont inévitables. Il y a trop à faire et les outils fournis ne sont pas toujours appropriés : l’Éducation nationale se prend quelques coups dans les réformes et les programmes. Critique donc en creux des technocrates qui légifèrent sans avoir été au front. Mais surtout, hommage aux professeurs dont le métier apparait comme une vocation et un combat presque désespérés parce qu’on ne peut pas aider tout le monde. Manque de moyens, manque de temps, manque de solutions…

film Primire d'Hélène Angel
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Sara Forestier sublime  

Aucun des élèves n’est acteur. Il a fallu, pour le film, convertir des dizaines de petites bouilles à la comédie. Un pari risqué car si les enfants cabotinent, le film capote. Mais un pari réussi, en effet, ils se sont pris au jeu de l’école et jouent tous avec un naturel confondant.  Sara Forestier, en revanche, a déjà prouvé son talent par deux Césars (Meilleur espoir féminin pour l’Esquive et Meilleure actrice pour Le nom des gens). L’actrice dégage une énergie vitale et une intensité fascinante qui donnent de l’épaisseur et de la puissance à son personnage, Florence. Sara Forestier n’est jamais décevante. A ses côtés, Vincent Elbaz est des plus convaincants dans son rôle de vendeur de sushis sentimental à l’allure détachée.

Enfin, si l’école primaire n’est pas la cour des grands, à bien des égards, elle l’augure. Primaire reflète la violence de la société mais, exprimée sans détour par des enfants sans filtre et impitoyables.

Un film intense et parfaitement interprété qui porte un message et un hommage. Un coup de cœur de la rédaction.

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affiche du film Primaire Florence est une professeure des écoles dévouée à ses élèves. Quand elle rencontre le petit Sacha, un enfant en difficulté, elle va tout faire pour le sauver, quitte à délaisser sa vie de mère, de femme et même remettre en cause sa vocation. Florence va réaliser peu à peu qu’il n’y a pas d’âge pour apprendre…

Sortie : le 04 janvier 2017
Durée : 1h45
Réalisateur : Hélène Angel
Avec : Sara Forestier, Vincent Elbaz, Guilaine Londez
Genre : Comédie dramatique

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NOS NOTES ...
Originalité
Scénario
Jeu des acteurs
Réalisation
Olivia Bugault
Fraîchement débarquée sur Publik'art en cette année 2016, Olivia goûte bien trop la littérature, le cinéma et le théâtre ... bref la culture ! pour ne pas s'en mêler par la plume. Ainsi elle vous livre ses analyses sans oublier au passage de saluer bien bas chaque artiste que la critique soit bonne ou mauvaise.
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