Qui connait le cinéma de Jafar Panahi sait de quoi est capable le bonhomme. Taxi Téhéran, Aucun ours, ses opus se déroulent en Iran et décrivent de l’intérieur la vie de ses habitants. Ce qui a le don, et le bon gout, de ne plaire du régime iranien. Condamné en 2010 par la justice de son pays à 6 ans de prison ferme pour propagande contre le régime, il a été placé en liberté conditionnelle jusqu’à son arrestation au parquet de Téhéran le 11 juillet 2022 à l’âge de 62 ans. Le 3 février 2023, il a été libéré après une grève de la faim et de la soif. Bref, il sait de quoi est capable le régime. Son dernier film Un simple accident est une tranche de vie dans l’Iran d’aujourd’hui. Un homme croit reconnaitre un de ses tortionnaires lors d’un séjour funeste en prison. Il a d’abord dans l’idée de l’enterrer vivant comme légitime vengeance, mais un doute le saisit et il demande à d’autres individus s’ils reconnaissent ce fameux boucher. L’intrigue louvoie longtemps entre la farce grotesque et le film de serial killer avec un ton tragicomique qui surprend. Les personnages sont ni tout à fait méchants ni tout à fait courageux, ils cherchent à se faire justice sans pour autant condamner un innocent. Et le spectateurs est pris au jeu, il se demande si et homme bâillonné, enfermé dans une malle et sédaté est bien le bourreau que tout le monde croit reconnaitre sans en être tout à fait certain. Le film avance jusqu’à ce quart d’heure final titanesque qui justifie à lui seul l’obtention de la palme d’or. Impossible d’en dire plus, disons que les 3 scènes finales scotchent au siège et retournent l’estomac. Le spectateur sent l’odeur de l’Iran, il suit les personnages, il comprend leur tiraillement, il essaye de prendre parti sans vraiment parvenir à se faire une idée sur le sort le plus juste que doit subir le prétendu bourreau. Punir ou laisser partir, la question obsède de plus en plus les spectateurs… jusqu’à la scène finale, insupportable d’intensité. C’est le signe d’un film qui, malgré ses 3/4 de déroulé assez fade, finit en apothéose pour un tourbillon d’émotions. J’ai failli sortir de la salle au bout de la première demi-heure, bien m’en a pris de rester jusqu’au bout.
Synopsis: Iran, de nos jours. Un homme croise par hasard celui qu’il croit être son ancien tortionnaire. Mais face à ce père de famille qui nie farouchement avoir été son bourreau, le doute s’installe.

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