Et soudain la liberté, ou les combats de toute une vie de femmes (Les Escales)

Caroline Laurent

Et soudain la liberté, ou les combats de toute une vie de femmes (Les Escales)

Evelyne Pisier voulait écrire l’histoire de sa mère, Paula Caucanas, décédée en 1988, par suicide. Il semblerait qu’Evelyne soit aller voir son éditrice, Caroline Laurent, pour lui exposer son projet. Très vite elles sont devenues amies, malgré la grande différence d’âge. Caroline a tout juste vingt-huit ans et Evelyne, soixante-seize. Peu importe, elles se comprennent, même à demi-mots. Mais leur rêve ne pourra pas se réaliser, Evelyne est décédée en février 2017. C’est alors que Caroline décide de prendre la plume pour « finir » ce roman…

Un très bel hommage

Evelyne confie à Caroline toute la trame de son livre, toutes les anecdotes, tout ce qu’elle veut révéler dans son roman sur sa mère et sur elle-même. Mais à travers leurs vies, Evelyne veut surtout raconter le passé : du temps des colonies, la vie en Indochine avec l’invasion japonaise, ensuite, Nouméa, puis Cuba où elle rencontrera de façon très intime Fidel Castro. Mai 68 en France, son combat révolutionnaire, puis féministe, ses hautes études de Droit, son premier mariage avec Bernard Kouchner (qui n’est pas cité dans le livre)… Et surtout à travers ses récits, Evelyne dévoile le combat de la femme de sa vie, de sa mère, pour l’égalité homme-femme, pour la libéralisation sexuelle, le doit à l’avortement. Sa mère va la pousser à faire des études, de plus en plus difficiles, pour arriver au plus haut niveau et ne pas faire comme elle… Pour gagner sa liberté et ne rien devoir à personne et surtout pas à un homme.

Une page d’Histoire

Le livre, Et soudain la liberté, est très bien écrit. Caroline Laurent donne ses propres impressions entre les chapitres. Jamais sûre d’être dans le bon chemin… La seule chose qui est un peu déconcertante, c’est la forme du roman. C’est un roman avec des noms fictifs, mais en fait, tout ce qui est écrit s’est réellement passé, nous précise-t-elle. Il aurait été plus simple d’utiliser les vrais prénoms… Et soudain la liberté est centrée sur la femme qu’a été Paula Caucanas mais dans le fond surtout à la femme qu’elle a façonnée, sa fille Evelyne.
On reste un peu sur notre faim, car de la vie récente d’Evelyne, on n’en apprendra rien. Il ne s’agit que du passé lointain… Une façon de préserver son mari, ses enfants et petits-enfants. Sans doute… Et puis, c’est un roman ! Absolument pas une biographie…

En lisant ce livre, on a l’impression qu’Evelyne voulait l’écrire pour rendre hommage à sa mère et peut-être tenter de comprendre sa vie, son suicide et parallèlement, Caroline Laurent, elle, a repris la plume d’Evelyne pour finaliser son projet et en quelque sorte rendre hommage à son amie.
Paula Caucanas, Evelyne Pisier et Caroline Laurent restent des femmes hors du commun avec une volonté farouche d’arriver à leurs buts et d’obtenir une forme de liberté, une liberté de femme du XX et XXI siècle. Un grand bravo à Caroline Laurent qui a eu le courage et la force de reprendre le flambeau

[vc_text_separator title= »RESUME DE L’EDITEUR ET INFOS » color= »custom » border_width= »5″ accent_color= »#1e73be »]

Et soudain la liberté Mona Desforêt a pour elle la grâce et la jeunesse des fées. En Indochine, elle attire tous les regards. Mais entre les camps japonais, les infamies, la montée du Viet Minh, le pays brûle. Avec sa fille Lucie et son haut-fonctionnaire de mari, un maurrassien marqué par son engagement pétainiste, elle fuit en Nouvelle-Calédonie.
À Nouméa, les journées sont rythmées par la monotonie, le racisme ordinaire et les baignades dans le lagon. Lucie grandit ; Mona bovaryse. Jusqu’au jour où elle lit Le Deuxième Sexe de Simone de Beauvoir. C’est la naissance d’une conscience, le début de la liberté.
De retour en France, divorcée et indépendante, Mona entraîne sa fille dans ses combats féministes : droit à l’avortement et à la libération sexuelle, égalité entre les hommes et les femmes. À cela s’ajoute la lutte pour la libération nationale des peuples. Dès lors, Lucie n’a qu’un rêve : partir à Cuba. Elle ne sait pas encore qu’elle y fera la rencontre d’un certain Fidel Castro…

Et soudain, la liberté, c’est aussi l’histoire d’un roman qui s’écrit dans le silence, tâtonne parfois, affronte le vide. Le portrait d’une rencontre entre Evelyne Pisier et son éditrice, Caroline Laurent – un coup de foudre amical, plus fou que la fiction. Tout aurait pu s’arrêter en février 2017, au décès d’Evelyne. Rien ne s’arrêtera : par-delà la mort, une promesse les unit.

Date de parution : le 31 août 2017
Auteur : Evelyne Pisier & Caroline Laurent
Editeur : Les Escales
Prix : 19,90 € (448 pages)
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NOS NOTES ...
Originalité
Scénario
Qualité de l'écriture
Plaisir de lecture
Bénédicte de Loriol
En fonction depuis 2010, Bénédicte est notre directrice déléguée. Elle partage son expertise en de nombreux domaines. Elle dévore les livres comme d'autres dévorent le chocolat. Responsable des rubriques Littérature et Cinéma, elle gère aussi les opérations concours réalisées avec nos partenaires. Elle est notamment membre de l'Union des Journalistes de Cinéma (UJC).
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