Sparrows, un film complexe de Rúnar Rúnarsson
Rúnar Rúnarsson réalise un film assez sombre et dur avec Sparrows. Le héros est un adolescent, Ari, qui retrouve son père, après six ans de séparation.
Ari vivait dans la capitale de l’Islande, à Reykjavik, avec sa mère et son beau-père. Mais pour des raisons professionnelles, sa mère doit partir voyager. Du coup, elle demande à son ex-mari de « récupérer » Ari. Le problème est qu’il habite dans une région complètement isolée, région des fjords au nord-ouest de l’Islande. Région où il n’y a rien. Rien à faire, rien à explorer. Juste une usine de poissons où Ari travaille, ainsi que son père. Ari n’a pas d’ami mais il a la joie de retrouver sa grand-mère qui est la seule personne qui lui apporte une certaine stabilité et beaucoup d’amour. Il retrouve également une amie d’enfance, Lara, mais qui a un petit copain…
Ari en veut beaucoup à sa mère de l’avoir abandonné. On le voit piquer des crises, comme seul un ado sait le faire, pris dans ses propres contradictions… Et en même temps, il reste un enfant quand il se met à chanter merveilleusement, avec une voix claire et cristalline comme celle d’un ange… A vous donner la chair de poule.
On voit aussi son père faire des beuveries avec ses potes, souvent, trop souvent…
Ari découvre une autre vie, d’autres personnes, d’autres relations humaines… Il va devoir s’adapter et trouver sa voie…
Il va essayer l’alcool, les joints, et même davantage, entrainé par ses nouveaux amis et pas du tout surveillé par son père… Un événement va lui faire prendre conscience de la valeur de la vie et de sa cruauté.
Le réalisateur aborde des sujets profonds comme l’adolescence, la relation de l’ado avec les autres, et avec soi-même, la mort, l’amour, la jalousie, l’abandon, la solitude…
Et ce que va vivre Ari va le marquer au fer rouge. Rúnar Rúnarsson ne fait pas dans la dentelle. Oui, c’est vrai que les photos sont superbes, oui, c’est vrai que Rúnar Rúnarsson dévoile la vie quotidienne des personnes habitant cette région si dure où tout paraît très noir, comme le sol volcanique. Vie souvent dépravée où tout est permis, ou presque puisqu’il n’y a rien à faire… Jusqu’où nous emmènera le réalisateur ? Loin, très loin dans l’horreur. Ari, avec sa voix si pure, va perdre définitivement l’innocence de son enfance.
Il est d’ailleurs étonnant que ce film ne soit pas interdit au moins de 16 ans. Il a juste droit à un avertissement… Etrange. Publik’Art ne le recommande pas aux moins de 16 ans… Vraiment.
Les grands ados se retrouveront certainement. Crises avec les parents, refus de l’autorité, errance des jeunes, soirée alcoolisée… Tout est bien réel… Trop réel, hélas. Mais là-bas, pas de jeunes connectés à leur téléphone… Pas encore !
La fin est dure, très dure. Il semblerait que Rúnar Rúnarsson veuille prouver que la vie n’est pas toute rose, que les gens ne sont pas tous bons… Il y a bien des méchants autour de nous qui rôdent et peuvent nous « capturer »… Même en Islande, dans une région perdue au bout du monde.
Sparrows, un film qui choque, un film qui nous laisse pantois. Mais un film qu’on n’oubliera pas avec des acteurs absolument excellents, surtout le jeune Ari, Atli Oskar Fjalarsson, qui a d’ailleurs reçu le Prix d’interprétation masculine au Festival des Arcs où le film a reçu trois autres prix !
Sparrows a reçu aussi de nombreux autres prix aux Festivals de San Sebastian, Goteborg et Sao Paulo…
Un film à voir en sachant de quoi il parle… Publik’Art vous a tout dit et en même temps, ne vous a rien dévoilé ! A vous de le découvrir !
Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs
Ari, 16 ans, vit avec sa mère à Reykjavik lorsqu’il doit soudain retourner vivre chez son père Gunnar, dans la région isolée des fjords, au nord-ouest de l’Islande. Sa relation avec son père n’est pas des plus faciles et ses amis d’enfance semblent avoir bien changé. C’est dans cette situation difficile à laquelle il ne peut échapper qu’Ari devra s’imposer pour trouver sa voie.
Sortie : le 13 juillet 2016
Durée : 1h39
Réalisateur : Rúnar Rúnarsson
Avec : Atli Oskar Fjalarsson, Ingvar Eggert Sigurðsson, Nanna Kristín Magnúsdóttir
Genre : Drame