Trainspotting 2 se la joue Tontons Flingueurs fatigués
Souvenez vous, 1996, le siècle dernier. Le premier Trainspotting débarquait sur les écrans et faisait l’effet d’une bombe atomique. Porté par une bande son cataclysmique, un casting de feu et une histoire rock’n’roll de junkies magnifiques, le film de Danny Boyle faisait chavirer toute une génération. Accusé de faire l’apologie de la drogue par quelques conservateurs rétrogrades, le film montrait surtout le savoir faire du réalisateur de l’acclamé Petits meurtres entre amis. Tout le monde espérait une suite au moins au même niveau pour ressentir le même frisson d’excitation, le réalisateur s’est enfin décidé à donner une suite… peut être aurait-il du se retenir car du frisson, la suite est bien incapable d’en donner. Sur les écrans le 1er mars.
Les héros sont fatigués
Le casting en entier du premier opus est de retour, à l’exception évidemment de Tommy. Mark Renton (Ewan McGregor) revient à Edimbourgh après une longue période d’errance. Il tente de renouer avec Sick Boy (Jonny Lee Miller) et Spud (Ewen Bremner) tout en veillant à échapper à un Begbie (Robert Carlyle) plus vindicatif que jamais. Pour un constat sans appel: l’argent n’a pas fait son bonheur et la seule issue acceptable reste pour lui de faire le ménage avec son passé. 20 ans après les aventures déjantées d’une jeune bande d’outsiders écossais sous héroïne, Danny Boyle invoque la nostalgie des débuts avec des références multiples que les aficionados ne manqueront pas de noter. Le classique Lust for life d’Iggy Pop remisé accompagne les retrouvailles de Mark avec sa ville natale et des amis perdus de vue qui finissent par lui manquer. De nouveaux morceaux font le lien avec l’époque actuelle pour bien souligner que les personnages sont des reliques du passé. Leur heure est passée et il ne leur reste plus que des regrets, nombreux et pesants.
Une suite ratée
Qu’attendait-on au juste de cette suite? Certainement ressentir la même effervescence jubilatoire et pas seulement passer presque deux heures devant une bande de ratés à la limite de la chaise roulante. La comparaison avec l’original est inévitable et le résultat est sans appel. D’exaltation, il n’en est ici nullement question et il faut attendre près d’1h10 avant d’assister à une scène véritablement mémorable lorsque Mark rencontre accidentellement Begbie. Il est certes possible de penser que Danny Boyle innove et ne se contente pas de recycler le même concept à l’identique mais lorsque l’ennui pointe, le doute surgit. L’exigence de rythme survitaminé du premier opus porté par la voix off d’Ewan McGregor et une bande son hyper pertinente laisse place à une intrigue paresseuse et à des prestations en demi-teintes. Danny Boyle fait le choix de ne pas reproduire à l’identique la même recette, préférant insister sur le temps qui passe et l’aigreur généralisée. Le rythme est plus lent, les répliques sont moins percutantes et il est quasiment impossible de s’identifier à des loosers encroutés dans leurs travers. Des loosers de 20 ans fascinent, des loosers de plus de 40 ans font peine à voir.
Les choix artistiques du réalisateur sont les bons et pourtant la mayonnaise ne prend pas. Peut être était-il juste inutile de raviver un concept si bon et ancré dans une époque maintenant lointaine. Ne reste plus qu’à regarder une fois de plus le premier Trainspotting pour se remettre de la déception du second…
D’abord, une bonne occasion s’est présentée. Puis vint la trahison.
Vingt ans plus tard, certaines choses ont changé, d’autres non.
Mark Renton revient au seul endroit qu’il ait jamais considéré comme son foyer.
Spud, Sick Boy et Begbie l’attendent.
Mais d’autres vieilles connaissances le guettent elles aussi : la tristesse, le deuil, la joie, la vengeance, la haine, l’amitié, le désir, la peur, les regrets, l’héroïne, l’autodestruction, le danger et la mort. Toutes sont là pour l’accueillir, prêtes à entrer dans la danse…
Sortie : le 1er mars 2017
Durée : 1h57
Réalisateur : Danny Boyle
Avec : Ewan McGregor, Jonny Lee Miller, Ewen Bremner
Genre : Drame, Comédie
https://youtu.be/pVTrNYLQvHo