Tricky de son vrai nom Adrian Nicholas Matthews Thaws, est reconnu pour avoir été la première star planétaire de ce mouvement musical planant appelé le trip hop. Lui qui abhorre cette dénomination et se considère comme un chien fou en dehors de toute mode, le malentendu donne un premier indice sur le titre de l’ouvrage. Antistar volontaire, superstar à ses dépens, Tricky a explosé à la face du monde en 1991 avec sa collaboration au premier opus de Massive Attack, Blue lines. L’ouvrage va plus loin, revenant sur sa jeunesse à Bristol, son éclosion et ses tourments. Pas besoin d’avoir vécu cette période avec des artistes majeurs comme Portishead, Alpha, Archive, DJ Shadow ou Björk pour s’immerger avec plaisir dans une lecture claire et fouillée et saisir la place unique de Tricky dans l’histoire de la musique depuis les années 90.
Un large panorama sur un artiste inclassable
Blue lines et Protection avec Massive Attack; Maxinquaye, Angels with dirty faces et Blowback en solo; Clean et le 5ème élément au cinéma, Tricky est un touche à tout de génie. Originaire de la ville du trip hop Bristol et plus particulièrement du quartier de Knowle West, il a connu le punk, les débuts du hip hop et la scène locale émergente. Florine Delcourt mélange avec art parcours personnel, anecdotes éclairantes et renvois historiques comme ce rappel sur le rôle central de Bristol dans le sinistre commerce triangulaire. Devenu un proche des 3 fondateurs de Massive Attack 3D, Mushroom et Daddy G, Tricky a tiré son épingle du jeu avec son attitude provocante, faite de refus des étiquettes et de la facilité. Refusant autant la récupération que le réflexe cash machine, il a préféré suivre sa propre voie (voix?) avec à la clé des albums inoubliables comme son premier album Maxinquaye sorti en 1995, nommé pour le Mercury Prize et élu album de l’année par la revue musicale NME. Très fortement documenté et organisé chronologiquement, Tricky antistar superstar brosse un portrait saisissant sur un personnage unique, doublé d’une vraie tronche mémorable.
Playlist Society devient une maison d’édition qui fait sa place dans le monde de la culture du haut de ses 36 ouvrages publiés en seulement 8,5 ans d’existence. Tricky antistar superstar est le reflet d’une ambition iconoclaste, pas forcément un sujet évident mais brillamment exposé par une Florine Delcourt aussi précise que synthétique pour un vrai beau moment de lecture et une belle plongée dans l’adolescence de beaucoup.
Synopsis:
Depuis les années 1990, Tricky compte parmi les créateurs majeurs de la musique contemporaine. De ses premiers pas aux côtés du collectif Wild Bunch, puis de Massive Attack à sa carrière en solo, le musicien a traversé les décennies en s’appliquant à casser les barrières entre les genres. Pierre angulaire du mouvement trip-hop, il refuse d’être réduit à une étiquette.
Né dans le quartier de Knowle West, à Bristol, ville d’Angleterre au passé marqué par l’esclavage, Tricky défie les modes sans jamais revoir ses prétentions à la baisse, ou s’accommoder de rôles à contre-emploi. En constante mutation, sa créativité réside dans l’audace et la prise de risque. Nourri d’entretiens avec le musicien, Tricky, antistar superstar revient sur l’œuvre de cet antihéros imprévisible, dont les albums sont des havres de résistance, et les chansons, des appels à la liberté.
Florine Delcourt est journaliste. Rédactrice en chef de « Ground Control », l’émission musicale d’Arte, elle dirige également les pages culturelles de Harper’s Bazaar France.
Editeur: Playlist Society
Auteur: Florine Delcourt
Nombre de pages / Prix: 144 pages / 16 euros
A l’attention de l’auteure du livre : la touche copier-coller de votre ordinateur a certainement rendu l’âme à force de reprendre des extraits, titres, phrases du livre de M.CHEMAM de 2016 : «En dehors de la zone de confort – de Massive Attack à Banksy» sans même citer votre source.
A l’attention d’un futur lecteur-lectrice : franchement donnez plutôt vos sous à un texte original et très intéressant, la version originale plutôt qu’à ce… ce quoi d’ailleurs…
Le livre que vous évoquez est cité, cher Eric, comme toutes les sources utilisées (près de 200).
Merci de vous reporter à la bibliographie.
Bien à vous,
FD