Undertaker tome 2 : une BD de Dorison et Meyer (Dargaud)
La parution du très attendu deuxième album d’Undertaker approche à grands pas. La fin de l’année s’annonce chargée en poudre à canon de gros calibres. Dans La Danse des Vautours, le désormais célèbre croque-mort voit sa première aventure se terminer, non sans y laisser quelques plumes. De l’aveu même de Xavier Dorison, les 60 pages du scénario ont été intégralement réécrites car le scénariste à succès n’était pas satisfait de sa première version (voir à ce sujet l’entretien fleuve de Jean-Pierre Fuéri pour Casemate). Soyons sûrs que cela valait le coup ! Ce second tome d’Undertaker reprend exactement l’histoire là où on l’avait quittée. En pleine action.
Un découpage qui excite au plus haut point d’un tome à l’autre mais qui a aussi pour effet pervers de tasser l’action, le lecteur ayant du mal à se remettre immédiatement dans le feu qui agite les personnages à l’instant t. Un modeste inconvénient, rapidement contrebalancé par une succession de cascades qui emmène notre trio, composé d’Undertaker, de la belle Rose et de Lin, la chinoise dure à cuire, loin dans les canyons désertiques, brulants et poussiéreux.
[U]n western d’une grande maîtrise qui se ménage quelques pirouettes scénaristiques habiles et efficaces.
Pourchassés sans relâche par les soulards d’Anoki City, ils vont tomber à plusieurs reprises dans des guet-apens dont ils ne se tireront pas sans quelques vilaines blessures. Heureusement le récit ne se prend pas toujours au sérieux et ose quelques menues plaisanteries sur le ton de l’humour noir, cher au personnage d’Undertaker. Le résultat est un western d’une grande maîtrise qui se ménage quelques pirouettes scénaristiques habiles et efficaces.
Le dessin de Ralph Meyer est comme un hommage aux plus grands classiques du genre. Très imprégné des codes graphiques du western, son style est d’une grande élégance. Son trait raffiné ne fait pas l’économie de détails abrités dans des cadrages qui donnent souvent de très belles perspectives. Associées à la couleur vivifiante de Delabie, les illustrations d’Undertaker ont du plaisir à revendre.
Après le succès critique et public du premier album, la pression a certainement pesé sur les épaules des auteurs. Mais ils ont su la transformer en une belle énergie dans un épisode rythmé et divertissant, qui ne se prend pas au sérieux. La bulle d’air qu’il fallait à Undertaker pour conserver sa fraicheur et sa spontanéité. A suivre…
Jonas Crow, croque-mort ; Rose, gouvernante anglaise ; et Lin, domestique chinoise, doivent ramener la dépouille remplie d’or du vieux Cusco au filon « Red Chance ». Ils ont trois jours. Trois jours, un corbillard, 50 miles à parcourir et une ville entière de mineurs survoltés à leurs trousses ! « La Danse des vautours » est la suite du 1er tome d’Undertaker, un western décoiffant signé par deux maîtres de la B.D. : Xavier Dorison et Ralph Meyer.