Mark Twain a imagine plusieurs récits autour de l’argent, ses vicissitudes et ses méfaits sur l’âme humaine. Le grand écrivain américain a écrit l’homme qui corrompit Hadleyburg en 1899 avec cette histoire de sac rempli de pièces d’or que le tout à chacun souhaite s’accaparer. Le cadre en est une austère ville de province américaine reconnue pour être la ville la plus honnête du pays. On passera sur la vanité nécessaire pour se vanter de tant de bienfaits, le reste de l’histoire ne fait que confirmer l’orgueil démesuré de ses habitants dans une BD qui se lit de bout en bout sans s’arrêter, preuve de la pertinence de l’écrivain.
Une réputation mise à bas
Le récit utilise des instruments simples et efficaces. Un inconnu remet un sac rempli de pièces d’or à un notable de la ville d’Hadleyburg, ainsi qu’une lettre dans une enveloppe à ouvrir tout de suite, une lettre dans une enveloppe à ouvrir plus tard, dix-neuf lettres identiques envoyées par la poste, diverses missives qui tournent toutes autour d’une phrase mystérieuse qui s’apparente à une formule magique qui rendra riche celui qui la reconnaitra et récupérera le sac d’or. Comme souvent dans les romans du XIXème siècle, l’histoire tourne autour de l’appât du gain, comme chez Balzac ou chez Dickens. Mark Twain (1835-1910), souvent considéré comme l’un des auteurs les plus importants de l’histoire littéraire américaine, imagine une parabole qui met en porte-à-faux la probité de façade et l’orgueil caché. Les dessins de Wander Antunes font revivre l’Amérique d’antan tandis que le scénario reprend l’histoire de Mark Twain. Et ça fonctionne très bien.
L’homme qui corrompit Hadleyburg est une BD qui fait sourire, les travers humains y sont dépeints avec une justesse malicieuse, montrant bien que, comme le dit si bien le proverbe, qui veut faire l’ange fait la bête.
Synopsis:
Wander Antunes (scénario et dessin)
Hadleyburg, ville dont la réputation est d’être la plus honnête d’Amérique, reçoit la visite d’un mystérieux inconnu. Ce dernier, cherchant se venger des habitants qui lui ont manqué de respect il y a de ça des années, est bien décidé à faire voler leur renommée en éclats.
Prétendant venir récompenser la personne qui lui porta secours quand il était sans le sou, l’inconnu confie àl’un des plus honorables habitants un sac contenant une forte somme d’argent ainsi qu’une lettre, àremettre au bon samaritain. Celui-ci se fera connaître en révélant une phrase, échangée à l’époque avec l’indigent, et consignée dans l’enveloppe scellée. Peu à peu, les masques vont tomber à Hadleyburg, tous jurant avoir aidé l’inconnu et prononcé la fameuse formule…
Une adaptation de la célèbre nouvelle de Mark Twain, bien connue outre-Atlantique et pourtant peu traduite en français.
Editeur: La Boite à Bulles
Auteur: Wander Antunes
Prix/ Nombre de pages: 19 euros / 88 pages