Le réalisateur Daniel Nolasco n’est pas encore très connu en France mais revêt une notoriété grandissante dans le milieu du cinéma brésilien queer. Son documentaire Mr Leather était assez pointu sur le milieu cuir au Brésil, il revient avec un long-métrage très explicite sélectionné pour la Berlinale 2020, Vent Chaud, pour public averti.
Un cinéma sans œillères
Le début du film n’y va pas par 4 chemins. La caméra de Daniel Nolasco s’appesantit en détail sur des anatomies masculines suintant de sueur dans une piscine municipale. La description des corps rappelle des calendriers bien connus tout aussi explicites. La caméra se substitut au regard de Sandro, personnage quarantenaire plutôt solitaire. Le film se veut une plongée dans l’esprit d’un humain ordinaire, pour décrire ses désirs et ses aspirations. Le ton du film est ouvertement frontal, sans limites dans l’expression des corps qui se donnent, certains parleront même de pornographie, le parti pris est clivant mais volontaire. Le cinéma queer se bat pour une reconnaissance plus large, avec des barrières compréhensibles pour préserver les moins concernés et les plus jeunes. Le héros a une obsession évidente pour les corps masculins et l’assouvissement de ses désirs. Les corps nus se multiplient, avec une esthétique très eighties et des images clinquantes à la mode Helmut Newton. L’érotisme est constant, diminuant d’autant la portée du film avec cette caricature d’un gay très porté sur la chose. L’esthétique du film est léchée, entre fantasme et réalité, car Sandro est un ouvrier qui veut explorer sa sexualité, jusqu’à l’excès étant donné le caractère très cru de certaines scènes.
Vent chaud est réservé à un public averti avec son parti pris frontal et des scènes de sexe explicites. La liberté est constante, il faut le savoir avant de tenter le visionnage.
Synopsis: Sandro travaille au département ressources humaines d’une compagnie minière. A la fin de la journée il retrouve son collègue Ricardo dans la forêt avoisinante où ils ont des relations sexuelles. Régulièrement il se rend à la piscine où il fantasme sur le beau Maicon qui ne le remarque pas. Lorsque celui-ci commence à travailler dans la même compagnie, le désir de Sandro se transforme en obsession, et cela empire lorsqu’il apprend que Ricardo et Maicon ont une aventure.