Vie sauvage, un film de Cédric Kahn

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Sortie : 29 octobre 2014

Durée : 1h46

Avec : Mathieu Kassovitz, Céline Sallette

Ce film s’inspire d’une histoire vraie, celle de Xavier Fortin qui avait enlevé ses enfants, à leur mère, à l’âge de 6 et 7ans, et ce, durant onze années.

Le réalisateur, Cédric Kahn, réussit à faire un film sans prendre parti pour l’un ou l’autre des parents. Un film rempli d’humanité avec un homme qui va jusqu’au bout de ses pensées.

Synopsis :

Philippe Fournier, dit Paco, décide de ne pas ramener ses fils de 6 et 7 ans à leur mère qui en avait obtenu la garde.
Enfants puis adolescents, Okyesa et Tsali Fournier vont rester cachés sous différentes identités. Greniers, mas, caravanes, communautés sont autant de refuges qui leur permettront de vivre avec leur père, en communion avec la nature et les animaux.
Traqués par la police et recherchés sans relâche par leur mère, ils découvrent le danger, la peur et le manque mais aussi la solidarité des amis rencontrés sur leur chemin, le bonheur d’une vie hors système : nomades et libres.
Une cavale de onze ans à travers la France qui va forger leur identité.

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Les acteurs collent au plus près de la réalité. Mathieu Kassovitz est très fort. Et malgré un personnage un peu dur, on est plein d’empathie pour lui. On se dit même que sa façon de vivre est plus saine que la nôtre, broyée par le système.

Les enfants ont vécu comme des « sauvages » tout en recevant une éducation de leur père, convaincu de détenir « la vérité ». « Revenus » à la vie normale, il ne semble souffrir d’aucune lacune.

Leur vie de cavale durant ces onze ans est bien résumée. Leurs conditions de vie sont difficiles, voire douloureuses. On découvre les idées très arrêtées du père, qui frise une certaine dictature avec ses enfants. On est en droit de se poser certaines questions. Comme le font ses enfants lorsqu’ils deviennent adolescents. Ils n’ont pas peur de se confronter à leur père et de remettre en question ses idées. Excellents acteurs, enfants et ados…

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Si aujourd’hui, l’histoire paraît improbable, il faut la remettre dans le contexte des années 70 où élever des chèvres constituaient un certain idéal.

La mère, merveilleusement interprété par Céline Sallette, n’a guère de place dans le film comme dans la vie. Elle s’est battue toute sa vie pour retrouver ses enfants. Sa vie s’est arrêtée quand ses enfants ont disparu. Et hélas, elle n’a pas « récupéré » les années perdues, perdues pour toujours. Même les retrouvailles avec ses fils sont éprouvantes, voire dures.

La mère n’a rien fait de mal. Elle a juste désiré une autre vie que celle, marginale, proposée par son compagnon. Elle a fui avec ses enfants. Mais ses enfants lui ont été enlevés et sa vie a perdu tout son sens.

Un très beau film qui nous permet de prendre du recul sur notre vie, notre société, notre justice…

Bénédicte de Loriol
En fonction depuis 2010, Bénédicte est notre directrice déléguée. Elle partage son expertise en de nombreux domaines. Elle dévore les livres comme d'autres dévorent le chocolat. Responsable des rubriques Littérature et Cinéma, elle gère aussi les opérations concours réalisées avec nos partenaires. Elle est notamment membre de l'Union des Journalistes de Cinéma (UJC).

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