L’expression espagnole Viva la muerte! (en français : Vive la mort) était le cri de ralliement du camp franquiste pendant la guerre d’Espagne. Le réalisateur Fernando Arrabal était à l’époque interdit de séjour dans l’Espagne franquiste, les prises de vue extérieures du film se sont fait en 1970 à Hergla en Tunisie, là où Roberto Rossellini a tourné Les Actes des Apôtres en 1968. Un jeune tunisien joue le rôle principal dans un film qui met mal à l’aise. Le réalisateur a vécu les souffrances engendrées par le fascisme, il le critique sans retenue dans une approche totale, pas facile il faut bien l’admettre.
Un film sorti de l’oubli
L’objet du film met déjà mal à l’aise, un homme est arrêté pendant la période franquiste, dénoncé par sa femme. Leur fils, le jeune Fando, découvre la vérité et a eu mal à faire face. Le film contient des scènes de torture, d’exécution, certains images sont d’ailleurs difficilement soutenables, le surréalisme est à ce prix tel une démonstration des pratiques fascistes avec une violence véritablement frontale. Le jeune héros tombe dans des fantasmes morbides, entre inceste et espoir de revoir le père vivant. Le film a été interdit au moins de 18 à sa sortie, on peut facilement le comprendre. Le film est à la fois une œuvre d’art totale et un réquisitoire implacable. La restauration du film a été achevée en mars 2022 et présentée au Festival de Cannes dans la section Cannes Classics le 24 mai de la même année. Viva la muerte a été scanné et restauré en 4K par la Cinémathèque de Toulouse à partir du négatif original image 35 mm, du négatif son 35 mm de la version française, et d’un élément interpositif 35 mm, contenant le générique de fin qui était absent du négatif. La numérisation et la restauration de l’image sont réalisées par le laboratoire de la Cinémathèque de Toulouse, avec la collaboration de Fernando Arrabal. Les travaux de numérisation et restauration du son sont effectués par le studio L.E. Diapason. Cette restauration est rendue possible grâce au soutien d‘Arrabal, du ministère tunisien des Affaires culturelles, de Mohamed Challouf (Association Ciné-Sud Patrimoine, Tunisie) et de Samir Zgaya (ministère tunisien des Affaires culturelles).
Synopsis: Après la guerre civile espagnole et sous le régime franquiste, Fando, un garçon d’une dizaine d’années, cherche à comprendre pourquoi son père a disparu. Il ne tarde pas à découvrir que c’est sa mère, pieuse catholique, qui a dénoncé son mari antifasciste. Perturbé par ces révélations, Fando va enquêter pour savoir ce qu’est devenu son père. Dans un pays cadenassé par la censure et les interdits religieux, Fando, partagé entre haine et amour pour sa mère et l’espoir de retrouver son père vivant, va enfanter autant de délire sexuels que morbides…