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La vie bien qu’elle soit courte, une belle pantalonnade sur la scène du Lucernaire
La vie bien qu’elle soit courte invoque l’humour noir kafkaïen dans une mise en scène inventive. Un héros idéaliste mais naïf est confronté à l’absurdité d’un système politique qui éloigne les hommes les uns des autres. Le texte de l’auteur bulgare Stanislas Stratiev est adapté dans une avalanche de non-sense burlesque et de situations décalées.
Stilianov est un architecte talentueux promis à un bel avenir. Alors qu’il se rend à une réunion d’homologation décisive, il décide de dénoncer l’ineptie des constructions modernes. Résolu et déterminé, il doit faire face à un regrettable incident qui le place dans une situation intenable. Il perd son bouton de pantalon et il lui faut trouver une épince à nourrice ou du fil pour ne pas finir à demi dévêtu. Comptant sur l’empathie de ses compatriotes, il va aller de désillusions en désillusions…
Le pauvre architecte cherche encore et encore de quoi faire tenir son pantalon… mais la pantalonnade tourne court pour lui…
La dénonciation de l’utopie communiste est au coeur de l’oeuvre de Stanislas Stratiev (1941-2000). Souvent associé au genre du théâtre de l’absurde, il trouve dans le quotidien de la Bulgarie communiste le terreau nécessaire à l’écriture de ses oeuvres. Dans un système socialiste basé sur des plans quinquennaux rigides et incohérents, le sens de l’initiative est réduit à néant, engendrant individualisme et repliement sur soi. Le jeune architecte interprété par Léonard Prain va de portes en portes pour réclamer de l’aide. Il rivalise de mimiques désappointées face aux multiples personnages incarnés par Tchavdar Pentchev et Sophie Accard. Tout à tour narrateurs et protagonistes, ils se griment et se travestissent dans un cortège de situations ubuesques. Les expressions sont théâtrales et les yeux exorbités font s’esclaffer un public charmé.
La petite taille de la scène est optimisée par un décor mouvant qui rappelle certaines mises en scène audacieuses du Théâtre de l’Odéon. Deux cages métalliques sont manipulées et déplacées pour imiter façades bétonnées, couloirs grisâtres et atelier défraichi. Des artifices sont cachés dans les coins obscurs pour faire apparaitre habitants névrosés et personnages hirsutes. Un système politique déficient génère des êtres égoïstes et malveillants… La pièce résonne-t-elle de l’actualité la plus brûlante? Le pauvre architecte cherche encore et encore de quoi faire tenir son pantalon… mais la pantalonnade tourne court pour lui…
Dates : Jusqu’au 7 mai 2016
Lieu : Théâtre Lucernaire
Metteur en scène : Sophie Accard
Avec : Léonard Prain, Sophie Accard, Tchavdar Pentchev