A Bigger Splash : un cache-cache voluptueux à prendre ou à laisser

Luca Guadagnino ne cesse d’explorer le sentiment amoureux dans ses films. A Bigger Splash, en salle le 6 avril, ne fait pas exception. Double défi pour ce drame psychologique puisqu’en plus d’une plongée dans les affres du désir, il s’agit d’un remake de La Piscine (1969) de Jacques Deray, célèbre pour avoir réuni deux monstres du cinéma : Alain Delon et Romy Schneider. Impossible de reformer un casting aussi prestigieux dites-vous ? Vrai. Mais les 4 protagonistes ont été choisi avec flair pour composer un quatuor harmonieux.

Tilda Swinton (la favorite du cinéaste italien) incarne Marianne Lane, une légende du rock temporairement aphone après une opération des cordes vocales. Son jeune compagnon Paul (Matthias Schonearts), le soleil et l’isolement de l’île méditerranéenne de Panterilla doivent faciliter sa guérison. C’est sans compter sur l’arrivée impromptue d’Harry (Ralph Fiennes), producteur de musique excentrique, survolté, volubile et ancien amant de Marianne. Dans ses bagages sa fille, Pénélope (Dakota Johnson). Les ennuis commencent.

Un rythme volontairement lent qui pourra agacer, rattrapé cependant par le jeu savoureux d’un Ralph Fiennes déchainé qui subjugue (…)

Il parait que les sentiments s’estompent avec le temps … à d’autres ! Harry n’en a pas fini de son histoire avec Marianne : il veut la reconquérir. Marianne doute, vacille et se ressaisit sans cesser de douter. Paul le sait, l’observe et lui fait l’amour. Pénélope aussi observe. Belle, sensuelle et pleine de désirs, elle cherche l’occasion de les satisfaire.

Pas de paradis sur cette île paradisiaque. Oui la caméra capte admirablement la paix qui se dégage de paysages idylliques et brûlés par la chaleur mais la nature, même sous son plus beau jour, ne peut faire oublier les travers humains. Des migrants affluent en quantité sur l’île, clin d’œil indigné à l’actualité brûlante, mais ils n’intègrent jamais l’action et restent un élément du décor. Cette irruption comme un message du réalisateur en marge de l’histoire décontenance.

Les hommes toujours, en prise avec leurs désirs : entre les exubérances de Harry et le silence des autres, la tension érotique s’intensifie. Des querelles d’allure anodine si des plans qui s’étirent troublants et une musique à suspens n’annonçaient pas un dénouement plus sombre. Cette atmosphère ambivalente n’empêche pas l’ennui de pointer parfois en écho à la langueur des personnages cuisant au bord de l’eau. Un rythme volontairement lent qui pourra agacer, rattrapé cependant par le jeu savoureux d’un Ralph Fiennes déchainé qui subjugue notamment dans cette scène mémorable où il improvise une danse endiablée au son d’Emotional rescue des Rolling Stones.

Pour les fans de La Piscine, le charme électrisant et incomparable de Delon manquera même si Matthias Schonearts livre une bonne prestation. Et cette impression qu’en voulant moderniser une bonne vieille recette, ils l’ont affadi.

Un film à voir pour ce jeu de l’amour où les victimes sont consentantes, la confusion et la dissimulation des sentiments confondantes et où les regards sont autant de déclarations que les mots. On peut hésiter pour ce flot de passion pas assez incarné et quelques longueurs qui impatientent.

Lorsque la légende du rock Marianne Lane part sur l’île méditerranéenne de Pantelleria avec Paul, son compagnon, c’est pour se reposer. Mais quand Harry, un producteur de musique iconoclaste avec qui Marianne a eu autrefois une liaison, débarque avec sa fille Pénélope, la situation se complique. Le passé qui ressurgit et beaucoup de sentiments différents vont faire voler la quiétude des vacances en éclats. Personne n’échappera à ces vacances très rock’n’roll…