Alex Lutz au Théâtre du Châtelet, à Paris

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Théâtre du Châtelet
Du 27 avril au 2 mai 2015 

Auteur, comédien et metteur en scène, Alex Lutz est connu du public pour sa revue de presse cultissime de Catherine (c’est lui) et Liliane, programme court écrit et interprété avec Bruno Sanches, dans Le petit journal de Yann Barthès, sur Canal+.

Mais c’est aussi un showman, irrésistiblement drôle, au ton unique et décalé qui, après avoir triomphé au Grand Point-virgule à Paris puis de nombreuses salles, se produit sur la scène du Châtelet.

Enrichi et parfaitement mis en valeur sur la très grande scène du théâtre, son one-man-show ne cesse de surprendre et d’émouvoir. Et surtout, bien sûr, de faire rire encore, toujours !.

En croquant ses contemporain entre pur moment de folie et d’autodérision portée à son paroxysme, il campe à merveille leurs travers, les siens, les nôtres, mais toujours avec une profonde tendresse et une pointe de mélancolie, où l’absurde des situations se révèle un catalyseur des faiblesses qu’il parodie.

Du directeur de casting caractériel qui s’en prend à tout son staff ainsi qu’au pauvre candidat venu passer une audition : « Lutz ? C’est allemand ? T’es petit, t’es blond, t’es allemand, c’est chiant ! », de l’acteur porno surbooké qui tente de caler son agenda, ou encore du technicien de plateau sympa mais collant et inconscient « Alex, tu feras bien gaffe, j’ai laissé ta bouteille d’eau ouverte à côté des câbles électriques », en passant par l’histoire ravageuse sur l’étymologie du mot Montparnasse où se convoquent les Uns et Karl Lagerfeld, à la jeune femme sur-hormonée et donc perturbée, Alex Lutz se révèle un authentique comédien mais aussi un créateur d’univers improbable.

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C’est là toute sa force où avec beaucoup de finesse et d’originalité qui le démarquent d’autres humoristes, il nous embarque dans son imaginaire soutenu par une écriture d’une rare efficacité, délestée de toute facilité, pour travestir avec justesse et une ironie mordante des instants de vie ordinaires qui dérapent en épisodes burlesques et dérisoires.

On est littéralement happé par son jeu à la fois ludique, surréaliste et perfectionniste qui offre une caractérisation parfaite des personnages à l’abri d’une gestuelle et d’une attitude aussi justes qu’hilarantes.

[pull_quote_right]En croquant ses contemporain entre pur moment de folie et d’autodérision portée à son paroxysme, il campe à merveille leurs travers, les siens, les nôtres, mais toujours avec une profonde tendresse et une pointe de mélancolie, où l’absurde des situations se révèle un catalyseur des faiblesses qu’il parodie.[/pull_quote_right]

On aime donc sans modération son univers très personnel, ces prises de risque qui en font un interprète vraiment à part.
Indubitablement un grand artiste, courez-y !

Amaury Jacquet
Si le droit mène à tout à condition d'en sortir, la quête du graal pour ce juriste de formation - membre de l'association professionnelle de la critique de théâtre de musique et de danse - passe naturellement par le théâtre mais pas que où d'un regard éclectique, le rédac chef rend compte de l'actualité culturelle.

1 COMMENTAIRE

  1. Je l’avais vu à Bobino, une belle surprise et un univers décalé mais toujours tout en finesse. Le final « équestre » était un grand moment de surréalisme ! 😀

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