Une adaptation puissante du texte de S. Zweig
Une nuit de Mars 1912, sur le pont d’un navire qui file vers l’Europe, un homme, au secret trop lourd à porter, se confie à la faveur de l’obscurité. Ce jeune médecin fuit la Malaisie où il a exercé durant cinq années, jusqu’au jour où une mystérieuse femme est venue solliciter son assistance. Récit fiévreux d’une course contre la mort où la passion se confond avec la folie, où l’obsession qui l’aliène à une femme ressemble à l’amok, crise meurtrière dont sont pris soudainement les opiomanes malais.
Dates : A partir du jour mois 2015
Lieu : Théâtre de Poche Montparnasse (Paris)
Metteur en scène : Caroline Darnay
Avec : Alexis Moncorgé
Amok ou le fou de Malaisie : la nouvelle de Stefan Zweig publiée au début du XXème siècle, racontait l’histoire d’un médecin qui, lors d’une mission en Malaisie, tombe littéralement fou amoureux d’une femme qu’il rencontre au hasard d’une consultation. Ivre d’amour et de folie, le médecin va tout faire pour porter secours à cette femme qui suscite chez lui des attitudes insensées. « Moins d’une heure après l’entrée de cette femme dans ma vie, je me jetais dans le vide comme… un Amok« .
Entre réalité et fiction, c’est une pièce dont on ne sort pas indemne
l' »Amok », est celui dont la rage est incontrôlable, dénuée de toute raison, presque démoniaque : une dérive comportementale observée par de nombreux ethnologues, notamment en Malaisie. Dans la nouvelle de Zweig, le médecin européen se retrouve donc imprégné de cette démence. Alexis Moncorgé signe une adaptation puissante du texte de Stefan Zweig et incarne à la perfection le rôle de l’amok : il réalise dans cette pièce une performance littéralement incroyable où corps et âmes sont possédés par son personnage. Dans les premières minutes du spectacle, on s’imagine dans la cale d’un bateau, chavirant avec lui sur l’oscillation des vagues. « L’histoire chemine sur un fil ténu, fragile, périlleux, dans une permanente ambigüité entre réalité et irréalité, sens et non-sens, raison et folie. Où est la limite entre imagination et description objective du réel ? Entre le rêve et les faits… ? Qui ne s’est jamais demandé « Est-ce que je rêve ? » ».
Entre rêve et réalité, réel et fiction, démence et raison, c’est une pièce à la mise en scène forte et obscure, dont on ne sort pas indemne.