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Amaury Jacquet

Si le droit mène à tout à condition d'en sortir, la quête du graal pour ce juriste de formation - membre de l'association professionnelle de la critique de théâtre de musique et de danse - passe naturellement par le théâtre mais pas que où d'un regard éclectique, le rédac chef rend compte de l'actualité culturelle.

Un triptyque chorégraphique à la vitalité contagieuse par l’Opéra Ballet Vlaanderen

L’Opera Ballet Vlaanderen déploie ici un programme ambitieux qui tisse un dialogue entre trois générations de chorégraphes, convoquant Trisha Brown, Anne Teresa De Keersmaeker et Jan Martens dans une même énergie de vitalité et de rupture. La soirée s’impose comme un manifeste pour la danse contemporaine, où le langage des corps devient à la fois un instrument d’émancipation et de sublimation des codes.

« Helikopter » et « Licht » : Dans l’œil du cyclone chorégraphique de Preljocaj

Il est des spectacles qui ne se contentent pas d’occuper l’espace, mais qui cherchent aussi à le transformer, le bousculer, l’ouvrir à d’autres dimensions. "Helikopter/Licht" d’Angelin Preljocaj appartient à cette catégorie, où la danse devient une expérience sensorielle et singulière.

Des corps à l’œuvre et à l’épreuve dans Boléro / Busk / Strong pour une virtuosité en partage

Le Ballet du Grand Théâtre de Genève est à l’honneur au théâtre du Châtelet avec un triptyque détonnant, alliant les visions singulières de quatree chorégraphes : Sidi Larbi Cherkaoui et Damien Jalet avec Boléro, Aszure Barton et Sharon Eyal pour Busk et Strong. Chacune de ces pièces, tout en partageant un même espace scénique, s’affirme avec une identité propre, révélant les multiples facettes de la danse contemporaine et son exploration aussi sensorielle que visuelle.

« L’Argent de la vieille » les rend tous fous !

"L'Argent de la vieille" les rend tous fous ! Après avoir interprété Joan Crawford dans une évocation de sa rivalité légendaire avec Bette Davis (Michel...

« Don Carlos » : les âmes fracturées de Warlikowski

De cette interrogation sur le pouvoir et la figure du père castratrice qui voit l’objet du désir reconnu que dans la perte ou la castration, Warlikowski avec le geste formaliste qu’on lui connait, livre une vision shakespearienne de l’œuvre, dominée par l’ambivalence et la complexité psychologique des personnages dont les affres intimes se fracassent contre le masque attaché au rang et au sang.

« Coup Fatal » : Une symphonie baroque et congolaise, où la sape devient acte de résistance

Alain Platel, figure emblématique du théâtre chorégraphique, nous laisse KO débout avec "Coup Fatal", une œuvre solaire et jubilatoire qui transcende les frontières artistiques et culturelles. Dans ce spectacle, présenté comme un hymne à la joie, Platel s’associe à Fabrizio Cassol, Rodriguez Vangama et le contre-ténor Serge Kakudji pour orchestrer une explosion audacieuse entre musique baroque et rythmes congolais. Loin de ses créations souvent empreintes de mélancolie, Platel nous entraîne ici dans une fête exubérante où la musique, la danse et le théâtre dialoguent avec une énergie impérieuse.

« Bate Fado », le fado endiablé et percutant à l’Opéra de Limoges

Les Portugais Jonas & Lander font revivre la danse fado dans un concert percussif et hautement expressif, flirtant avec le flamenco, les claquettes et les danses urbaines transgressives. Avec "Bate Fado", ils ressuscitent le fado batido, version dansée du chant lusitanien inscrit au patrimoine culturel immatériel de l'humanité en 2011. Sensuelle en diable, cette danse altière, insolente et indomptable, avait été jugée indécente par la morale du début du XXe siècle, la condamnant à une disparition silencieuse.

Notre Sélection

« I will survive » : rire nerveux et malaise garanti

Avec I Will Survive, Les Chiens de Navarre rappellent une vérité simple : quand la réalité devient trop absurde pour être racontée, il ne reste plus qu’à l’exagérer pour qu’elle redevienne audible. Jean-Christophe Meurisse l’a bien compris : l’outrance n’est pas une facilité, mais un outil — une loupe déformante pour mieux scruter les recoins les plus gênants de la société française. Et c’est justement parce qu’il observe si finement qu’il grossit si fort.

Une École de danse d’une troublante modernité à la Comédie-Française

Il arrive que le théâtre ressuscite des œuvres qu’on croyait promises à l’oubli. Avec "L’École de danse", Clément Hervieu-Léger réalise précisément cela : redonner souffle à une comédie que Goldoni retira de l’affiche après deux malheureuses représentations. Un naufrage originel, devenu aujourd’hui matière à renaissance.