Axelle Laffont évoque « Siamoises », le nouveau roman de Canesi / Rahmani

Siamoises-visuel

« Face au miroir, je parlai tout bas pour que maman n’entende pas :

– Regarde-toi, Marie, regarde-moi, regarde nos yeux, regarde-les bien. Pense à papa et pleure comme je pleure…

Puis, d’un geste brusque, je le fracassai.

– Sophie, tu es folle ! Tu as cassé la glace.

– Sur le verre, il y a nos visages, nos yeux et nos larmes, si je mélange les morceaux, nous serons mêlées pour l’éternité. Regarde… Aïe, je me suis coupée, regarde le sang coule sur le verre, c’est joli… Donne ton petit doigt, n’aie pas peur, ça ne fait pas mal. Tu vois, je brouille nos images, nos larmes et notre sang. C’est ça un pacte : à la vie, à la mort.

– À la vie, à la mort !

– Si tu mens, je brûle en enfer… »

Sophie et Marie sont sœurs. La mort brutale de leur père les soude, elles vivent l’enfance en symbiose comme des siamoises, jusqu’à l’arrivée d’Antoine, amant de leur mère. L’homme entretiendra des rapports troubles avec Sophie. L’adolescente sera exilée en Suisse, elle en gardera de la mélancolie. Adulte, Marie vivra dans l’action, les voyages, le soleil ; Sophie dans la contemplation, les brumes du nord, la pluie. Après un voyage, Marie disparaît. Sophie s’extirpe alors de son quotidien et part à sa recherche. Elle nous entraîne en Andalousie, au Maroc, vers le Sud et sa lumière.

Mais où se trouve vraiment Marie, jusqu’où la chercher ?

Jusqu’à la lumière, éblouissante…

Axelle Laffont joue Sophie, l’héroïne de Siamoises, dans un clip d’Edouard Molinaro

Amaury Jacquet
Si le droit mène à tout à condition d'en sortir, la quête du graal pour ce juriste de formation - membre de l'association professionnelle de la critique de théâtre de musique et de danse - passe naturellement par le théâtre mais pas que où d'un regard éclectique, le rédac chef rend compte de l'actualité culturelle.

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