Ce mercredi 15 mars 2017, Virgin Radio & Ibis Hôtel avaient décidé de gâter les montpellierains avec quelques artistes live parmi les plus talentueux de la nouvelle génération.
La French Touch en avant et diversifiée.
Il est près de 22h20, lorsque baignée dans une moiteur étouffante, la foule frémit aux premiers accords, et surtout aux premières basses soufflantes de la nouvelle coqueluche française électronique : Møme. Il lui aura fallu, ou plutôt aux ingénieurs méritants, plus de 25 minutes pour installer tout son barda. Le temps d’écluser 3/4 d’une bière pour se désaltérer dans le temple du rock de Montpellier, le bien nommé Rockstore. Le dernier 1/4 étant partagé par mon amie « ça va, j’ai pas soif », et mon nouvel « ami » au coude proéminent chargé de refaire la teinture de mes baskets.
Il aura bien fallu ce laps de temps pour se remettre de la déferlante Boulevard des Airs, somptueux groupe à la mélopée aussi entrainante qu’une lame de 7 mètres sur un spot basque. Parfait croisement entre Louise Attaque pour le phrasé mâtiné de poésie et Stromae pour le côté electro débridé structuré, le groupe originaire de Tarbes a su envoyer une énergie communicative hors du commun durant la courte demi heure de leur live. De leurs tubes, incontournables moments mélodiques et envoutants Emmène-moi et Bruxelles, au plus méconnu mais non moins festif Ce gamin-là, en passant par le très hispanique Cielo ciego, Boulevard des Airs justifie sa réputation de bête de scène. Les variantes rythmiques entre le reggae, le ska et des sonorités plus latinas grâce à la trompette nous rappelle les plus belles heures des lives de Manu Chao. Fort. Et que dire de leur nouvel hymne à la fête, dernier single en date, Demain de bon matin, déflagration de puissance et de mélodie dans sa version live, qui promet effectivement des lendemains matins Doliprane pour certains.
Autant le dire que Møme avait du boulot pour rallumer la flamme du Rockstore après ce coup de chaud. Mais, la nouvelle perle de la French Touch, Jérémy Souillart de son vrai nom, n’est pas du genre à se laisser griser. Bien au contraire. Celui à qui l’on doit le mondialement connu Aloha, et son irrésistible envie de pas chaloupés sur le refrain, est plutôt du genre fonceur et humble ; heureux dit-il de partager la scène avec BDA. Beat rond, coups de cymbale, de batterie électronique, vocaux graves et entrainants se succèdent dans un live set où les moments de répits sont inexistants. Je reste impressionner par tant de maitrise tant le bonhomme semble à l’aise derrière chacune de ses machines infernales où la presta de 30 minutes devient un exercice de style virtuose. Que dire de ses solos de guitare machiavéliques accordés à la perfection à ses partitions. Chapeau bas, joli Møme !
Pop facile chez Cris Cab & vocaux démentiels pour JP Cooper et June The Girl.
La soirée avait commencé timidement avec la voix diaphane de June The Girl, petit bout d’énergie electro au vocal clair. C’est bien l’annonce du printemps qui est dans les cartons de cette soirée organisée par Virgin Radio et les Hôtels Ibis. On s’imagine aisément sirotant quelques gorgées d’une boisson acidulée-sucrée sur une plage quelconque mais au couchant ensoleillé tout le long de la presta de la jeune artiste.
Le soleil ne quitte pas la scène, bien au contraire avec JP Cooper. Cette voix vous dit quelque chose ? Le vocal du plus gros tube pop de l’année 2016, Jonas Blue – Perfect strangers, c’est lui. Ce rasta blanc au sourire encore plus bright que ses yeux enchainent les morceaux avec une force et une sensualité incroyable. Personne ne connait ses morceaux, mais la salle est hypnotisée. Il n’y a pas de doute, le jeune anglais au phrasé aussi bien reggae que pop et folk, et aux vocaux qui passent du grave suave à l’aigu pointu en un claquement de langue, a un bel avenir devant lui.
Cris Cab semble promis au même destin doré. Un parrain producteur du nom de Pharrell Williams, et un premier gros tube planétaire et entrainant hyper efficace au relent latino-pop, Liar liar, qui soulève littéralement l’ambiance jusque là assez soft du Rockstore. L’instant d’avant, il avait déjà fait monter de quelques degrés l’ambiance dans la foule en débutant par une reprise zouk-pop caraïbéenne du hit de Sting, Englishman in New York. Pour le reste, misant sur un phrasé assuré, un beatmaker estampillé « you will dance on it », un sourire charmeur et son déhanché révélant son origine cubaine, Cris Cab a parfaitement joué le jeu de la pop star en devenir. La suite de la soirée fut résolument French Touch, pour le meilleur, comme décrite plus haut. Merci Virgin.