Les Confessions révèle les contradictions profondes du capitalisme
Un Toni Servillo toujours aussi charismatique hante le film de Roberto Lando avec sa démarche sereine et son économie de paroles. Il interprète un moine invité à une réunion du G8. Au milieu des gouvernants les plus puissants du monde, il déambule avec bonhommie pour une présence assourdissante. Si le film navigue entre décors froids et caricatures voilées, le moine tire son épingle du jeu soulignant la force du spirituel sur les turpitudes du matérialisme. Le film se suit comme un thriller ténébreux aux longues plages pesantes au risque de perdre parfois le spectateur en route.
Un univers aseptisé
L’hôtel de luxe où se déroule la plus grande partie du film héberge les présidents et premiers ministres des nations les plus puissantes du monde. Accompagnés d’un aréopage de bodyguards et de serviteurs, ces puissants naviguent entre solitude aliénante et paranoïa exacerbée. Des acteurs de renom composent un casting international de grande classe. Daniel Auteuil, Pierfrancesco Favino, Moritz Bleibtreu, Lambert Wilson, Marie-José Croze et Johan Helbernbergh sont quelques uns des ces visages connus qui vont décider de l’avenir du monde. Hélas le président du G8 décède mystérieusement après avoir rencontré le moine en privé. Suicide? Meurtre? Le film s’évertue à brouiller les pistes pour aboutir à une résolution de l’énigme après un luxe de rebondissements. L’ambiance est à la langueur et aux secrets d’alcôve. Rien de surprenant avec un personnage principal qui a fait voeu de silence. Les rares discussions abordent la finance de haut vol ou les turpitudes de l’âme humaine, parfois en même temps pour mettre en perspective la réussite matérielle et la peur du vide métaphysique.
Une quête nébuleuse
Les Confessions mettent les pieds dans le plat dès le titre. S’épancher auprès d’une oreille attentive semble le seul moyen de briser le mur de l’aliénation. Les airs classiques de Schubert accompagnent déambulations et apartés pour apporter une profondeur à un film qui privilégie irrémédiablement les sous-entendus. Des leaders bien dans la norme s’époumonent sur un air de Walk on the Wild Side de Lou Reed stupéfiant de contradiction. Les vrais sauvages, ce sont peut être ces individus à la fois connus et anonymes qui agissent dans l’ombre sans n’avoir à rendre de comptes à personne. Sauf à Dieu, si on en croit le film.
Un film taiseux et épineux qui aborde une multitude de sujets sans vraiment résoudre les énigmes. La tour de Babel d’acteurs de tous horizons évolue dans un univers fantasmé qui fascine ou débute, c’est selon.
Quelque part en Allemagne des dirigeants politiques du G8 et le directeur du FMI se réunissent en vue d’adopter une manoeuvre secrète aux lourdes conséquences. Mais tout ne va pas se dérouler comme prévu à cause du décès du directeur du FMI.
Sortie : le 25 janvier 2017
Durée : 1h40
Réalisateur : Roberto Ando
Avec : Daniel Auteuil, Toni Servillo, Connie Nielsen
Genre : Drame, Thriller