
Akira Kurosawa est surtout connu pour ses films de samouraï. Il livre ici un polar aux différentes dimensions. Le polar est d’abord psychologique avec une question retorse. Faut-il payer une rançon pour délivrer un fils qui n’est pas le sien? Puis le polar devient plus classique, les policiers recherchent leur cible. Enfin le polar devient social avec une division fracassante entre riches et pauvres. Entre le ciel et l’enfer bénéficie d’une structure unique et ambitieuse mise en valeur par sa mise en scène particulièrement élaborée.
Un film très ambitieux
Le film noir bénéficie d’un travail approfondi du réalisateur sur la disposition des personnages dans l’espace, avec de multiples variations de rythme et une musique particulièrement travaillée. La maitrise et la richesse du film forcent le respect. Akira Kurosawa adapte un roman d’Ed McBain, Rançon sur un thème mineur. Entre le ciel et l’enfer est scindé en 2 parties avec un huis clos dans la maison du riche industriel incarné par Toshiro Mifune puis la traque du kidnappeur dans les bas-fonds de la ville menée par le policier en charge de l’enquête et interprété par Tatsuya Nakadai. Les codes du film de genre ne manquent pas. La grande ville et ses quartiers malfamés, la drogue, la traque entre la police et le criminel, le tout filmé en TohoScope avec un noir et blanc somptueux. Le cinéaste fait preuve d’un sens du rythme et du suspense très poussé, avec comme point central la séquence inégalable dans le train, du même niveau qu’un Alfred Hitchcock. Le ciel, ce sont les hauteurs de la ville et la richesse de Gondo. L’enfer, ce sont les bas-fonds et la pauvreté du ravisseur. Le film interroge sur la duplicité des personnages, la victime et le coupable sont les 2 faces d’une même réalité, chacun pourrait être l’autre s’ils avaient été élevés dans deux milieux sociaux différents. Les 2 mondes sont hermétiques l’un à l’autre et Kurosawa livre une critique du capitalisme et de ses excès. Les actionnaires souhaitent le profit au détriment de toute forme de morale, avec pour conséquences les inégalités sociale permanentes qui poussent les gens à commettre les pires crimes.
La sortie au cinéma de cette version restaurée 4K permet de découvrir ou redécouvrir un des sommets de ce grand réalisateur japonais.
Synopsis: Industriel au sein d’une grande fabrique de chaussures, Kingo Gondo décide de rassembler tous ses biens afin de racheter les actions nécessaires pour devenir majoritaire. C’est à ce moment-là qu’il apprend que son fils Jun a été enlevé et qu’une rançon est exigée. Se produit alors un véritable coup de théâtre : ce n’est pas Jun mais Shin’ichi, le fils de son chauffeur, qui a été enlevé. Gondo est désormais face à un dilemme : doit-il dépenser toute sa fortune pour sauver l’enfant d’un autre ?

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