Fais de beaux rêves fait honneur au cinéma italien
Fais de beaux rêves retrace les grandes étapes de l’obsession d’un homme pour son passé et sa mère disparue tragiquement. Marco Bellocchio offre un beau portrait d’homme blessé au sentiment d’abandon chevillé au corps. Emmanuelle Devos et Bérénice Bejo font de belles apparitions aux côtés d’un Valerio Mastandrea écorché vif. Le cinéma italien aime à manier les sentiments familiaux complexes pour offrir de beaux moments d’émotion.
Une blessure à vie et à vif
Le petit Massimo vit une relation fusionnelle avec sa mère. Quand cette dernière disparait suite à une crise cardiaque foudroyante au milieu de la nuit, il n’y croit pas. Sa douleur l’empêchera de mener à bien un nécessaire travail de deuil que ces 10 ans rendent d’autant plus compliqués. Devenu grand, le journaliste reconnu revient dans l’appartement familial pour le vider. Une pesanteur accompagne chacun de ses gestes, sa vie semble s’être inexorablement arrêtée à cette fameuse nuit. La caméra du réalisateur choisir la langueur et la retenue pour distiller un sentiment de malaise permanent. Chacune des rencontres de Massimo avec une femme fait ressurgir la figure maternelle, ravivant un sentiment continuel de manque.
Un film pudique et profond
Si certains pourront accuser le film d’un manque de rythme et de variétés, le parti pris de Marco Bellocchio colle néanmoins à l’esprit d’un cinéma italien au plus près du coeur. Nul besoin d’effets continuels pour pénétrer dans la psyché d’un individu destiné à ne jamais guérir de sa blessure. Les péripéties de sa vie semblent ne pas le toucher, les rencontres deviennent elliptiques, il n’a gout à rien et s’apparente à un fantôme éveillé. Il faudra le joli sourire de Bérénice Bejo pour le faire émerger de la tourmente et toucher du doigt le lourd secret familial.
Fanatiques d’un cinéma italien sensible et émouvant, Fais de beaux rêves vous attend pour partager un moment de douce mélancolie.
Turin, 1969.
Massimo, un jeune garçon de neuf ans, perd sa mère dans des circonstances mystérieuses. Quelques jours après, son père le conduit auprès d’un prêtre qui lui explique qu’elle est désormais au Paradis. Massimo refuse d’accepter cette disparition brutale.
Année 1990.
Massimo est devenu un journaliste accompli, mais son passé le hante. Alors qu’il doit vendre l’appartement de ses parents, les blessures de son enfance tournent à l’obsession…
Sortie : le 28 décembre 2016
Durée : 2h10
Réalisateur : Marco Bellocchio
Avec : Valerio Mastandrea, Bérénice Bejo, Guido Caprino
Genre : Drame