La réalisatrice Carmen Jaquier s’est inspiré de plusieurs éléments décisifs pour échafauder l’intrigue de Foudre. Un fait divers à Berlin où 2 adolescents se sont immolés par le feu et une série de petits carnets appartenant à son arrière-grand-mère dans lesquels, chaque jour, elle dialoguait avec le Seigneur. De là est venue l’idée d’une héroïne obligée de quitter le couvent à contre coeur pour retourner aider sa famille et réaliser une expérience mystique dans les sentiments amoureux.
Un film entre divin et physique
Le film se base très fortement sur les sentiments et les émotions. L’héroïne Elisabeth (Lilith Grasmug) ne peut vivre sa vie qu’en éprouvant la présence de Dieu à ses côtés. De là ce point de vue inédit et vraiment original, et si l’amour physique était la manifestation du divin à travers l’expression du désir? A travers les paysages bucoliques d’une vallée suisse, le personnage oublie la perte de la vie monacale qu’elle désirait de tout son être pour retrouver la présence divine à travers ses liens avec 3 jeunes hommes de son village. De grands moments de suspension suivent des scènes où l’héroïne au regard habité retrouve une raison de vivre. 2 ans de casting sont été nécessaires pour trouver les acteurs de Foudre. Le film d’une grande pudeur déborde pourtant de sentiments montrant l’aspiration profonde d’Elisabeth à ressentir une présence divine à travers les sentiments humains. L’ambiance du film repose à la fois sur les paysages et la musique du compositeur suisse Nicolas Rabaeus qui transmet un souffle autour des personnages, comme une présence invisible qui permet réconfort et protection, comme si le divin apportait une présence constante. Son travail sur Foudre a été récompensé par le prix de la meilleure musique au prix du cinéma suisse en 2023.
Le film apporte un point de vue assez original sur la place de la femme dans une communauté rurale peu désireuse de les libérer de leurs vies familiales rugueuses.
Synopsis: Été 1900, au cœur d’une vallée du sud de la Suisse. Elisabeth, 17 ans, est sur le point de prononcer ses vœux après 5 ans passés au couvent. La mort soudaine de sa sœur l’oblige à retourner dans la ferme familiale pour assumer son nouveau rôle d’aînée. Elisabeth se retrouve vite asphyxiée par cette vie de labeur et obsédée par les mystères qui entourent la disparition de sa sœur. Elle va alors chercher à s’affranchir de son statut et de ses nouveaux engagements.