Jacques Rivette
Jacques Rivette s’en est allé.
Comme ses illustres complices François Truffaut, Jean-Luc Godard, Claude Chabrol ou Éric Rohmer avec qui il a initié la Nouvelle Vague, Jacques Rivette débute sa carrière comme critique avant de s’aventurer sur les plateaux de cinéma. Stagiaire sur « French cancan » réalisé par celui qu’il a toujours qualifié comme l’un de ses maîtres, Jean Renoir, il se lance en 1958 dans son premier long métrage avec « Paris nous appartient ». Il rencontrera le succès dès son second film, « Suzanne Simonin, la Religieuse de Diderot » en 1967, pourtant d’abord interdit par la censure.
Grand passionné d’art dramatique et du cinéma qu’il explore et expérimente sous toutes ses formes, Jacques Rivette nous a par la suite offert des œuvres fleuves, comme « L’Amour fou » et ses quatre heures et douze minutes, ou « Out 1 », expérience incroyable de plus de 12 heures.
Qualifié parfois de marginal, d’hors norme, il s’évertuait à chaque réalisation – trente au total – à tester, créer et réinventer le 7ème Art. Il était aussi d’une grande fidélité à l’encontre de ses acteurs et actrices, à commencer par sa muse Bulle Ogier et sa productrice Martine Marignac, mais aussi Jane Birkin, Michel Piccoli, Sandrine Bonnaire ou encore Emmanuelle Béart, avec qui il tourna « La Belle Noiseuse », Grand Prix du Festival de Cannes en 1991.
Avec sa disparition à l’âge de 87 ans, le cinéma français et sa Nouvelle Vague se retrouvent orphelins de l’un de ses derniers monstres sacrés.
Alain Terzian, Président
Suzanne Simonin, la religieuse de Diderot :