© Agathe Poupeney / Opéra de Paris
Opéra Bastille du 4 au 14 juillet 2015
Le chorégraphe britannique Wayne McGregor est de retour à l’Opéra Bastille avec la reprise de sa pièce « L’Anatomie de la sensation », créée en 2011, pour les danseurs du Ballet de l’Opéra de Paris, dont la pièce s’inspire par analogie du processus de la métamorphose propre à l’œuvre de Francis Bacon.
A la recherche d’une libération des corps et de son dépassement, le chercheur McGregor adepte de la fluidité poursuit sa quête initiatique et pluridisciplinaire, mêlant à la dextérité du geste sa sensation visuelle
On sait l’inspiration organique, viscérale, voire animale du peintre irlandais (1909-1992) dans une dislocation et une torsion des corps aux contours flous où se dévoile pas seulement une anatomie, mais aussi une empreinte émotionnelle traversée de forces et d’énergies contraires.
Une variation du corps donc tel un « happening » qui transforme la toile en un champ de bataille et révèle une expressivité intérieure démultipliée dont le chorégraphe s’empare en y déployant son style mordant, affûté et déstructuré. Le tout propice à recréer dans une ligne continue de mouvements les tensions, les torsions, les juxtapositions et les fractures physiques à l’expression parfaite et en résonnance sensitive avec l’expérimentation picturale initiée par Bacon.
L’Ensemble Intercontemporain et quatre solistes de jazz sur une musique impulsive et méditative inspirée d’une œuvre éponyme de Bacon, Blood on the floor de Mark Anthony Turnage, accompagnent les danseurs dans un espace conçu par l’architecte minimaliste John Pawson. Où la structure géométrique et sa perspective sous les lumières sculpturales de Lucy Carter sont un écrin à la radicalité toujours en mouvement et en symbiose du peintre et du chorégraphe.
A la recherche d’une libération des corps et de son dépassement, le chercheur McGregor adepte de la fluidité poursuit sa quête initiatique et pluridisciplinaire, mêlant à la dextérité du geste sa sensation visuelle.