Une pièce puissante et profonde
« L’Autre » est une pièce écrite par Florian Zeller et qui a déjà plus de dix ans. Après avoir rencontré un fervent succès en 2004, elle est reprise au Théâtre de Poche Montparnasse.
Dans cette pièce, il est question du couple. En une dizaine de courtes saynètes, l’auteur fait plonger ses spectateurs dans les méandres parfois sombres de la vie à deux. Une pièce dérangeante, puissante et profonde.
Dates : A partir du 1er décembre
Lieu : Théâtre de Poche Montparnasse (Paris)
Auteur : Florian Zeller
Metteur en scène : Thibault Ameline
Avec : Jeoffrey Bourdenet, Benjamin Jungers, Carolina Jurczak
On ressort de « L’Autre » avec un curieux sentiment, presque dérangeant. Que penser de cette pièce à la mise en scène épurée et aux tirades tranchantes ? Ce texte sur le couple et ses dérives qui raconte comment l’amour peut se briser et vous détruire ? Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on ne ressort pas de ce spectacle indifférent. Avec force et pourtant sans fard, Florian Zeller nous raconte l’histoire d’une vie à deux, les troubles de deux amants confrontés à l’arrivée de celui que l’on appelle « l’autre ». Adultère, rupture, jalousie, solitude : Zeller aborde avec une grande lucidité toutes les facettes sombres de la vie de couple.
Toute la pièce de Zeller joue sur l’ambigüité entre réel et imaginaire, songes et mensonges
Côté mise en scène, un simple cube noir au centre de la pièce : il sera tantôt un lit, tantôt un banc. Point de décor ni de costumes. Les personnages aussi, sont nus. Ils n’ont d’autre nom que « Lui », « Elle » et « L’Autre ». C’est en cela aussi peut-être que cette pièce est aussi dérangeante que puissante : pas de personnification, seuls des personnages épurés et éclairés d’une sombre lueur rougeâtre. « La lumière sera là pour accompagner ce songe et pour éclairer cette invitation au voyage entre le mensonge et la vérité, entre le rêve et la réalité » précise le metteur en scène. Car toute la pièce de Zeller joue sur l’ambigüité entre réel et imaginaire, songes et mensonges.
C’est une vision obscure et pessimiste du couple, décrite par trois personnages en mal d’amour et en détresse, que nous écrit Florian Zeller. Morale de l’histoire : « Faut-il, pour vivre ensemble à jamais, ne jamais vivre ensemble ? ».