Théâtre Mogador
Du mardi au samedi à 20h
Les samedi et dimanche à 15h
www.lebaldesvampires.fr
Roman Polanski ne manquait pas d’ambition lorsqu’il signait, à la fin des années 1970, son célèbre et parodique bal des vampires. Et forte de son succès, la comédie musicale inspirée du macabre film éponyme compte aujourd’hui plus de 7 millions de spectateurs à son actif. Intrigués, nous nous sommes rendus au théâtre Mogador, où ce « spectacle mordant » fait fureur.
« De l’ail ! De l’ail ! » Dès les premières minutes du spectacle, les textes chantés font sourire. Les curieux personnages en haillons, hôtes d’une vieille auberge transylvanienne, aussi. C’est dans cette poussiéreuse demeure qu’atterrissent le professeur Abronsius, un scientifique borné et totalement loufoque, et son assistant, le jeune Albert qui rêve d’amour, de passion et de reconnaissance. Partis tous les deux percer le mystère de créatures suceuses de sang sur lesquelles ils développent leurs recherches, les deux scientifiques ne sont pas au bout de leurs peines. C’est là qu’ils vont apprendre l’existence du bal des vampires, une cérémonie funèbre mais dansée, se tenant chaque année dans le manoir lugubre du comte Von Krolock. Ils décident de s’y rendre pour sauver l’inconsciente et naïve Sarah, partie rejoindre l’éternel comte dans les profondeurs des forêts.
Le spectacle est traduit dans son intégralité, mais même les amateurs de versions originales devraient trouver leur bonheur tant les textes des chansons sont entraînants et certains de l’ordre de l’autodérision. Même la reprise de « Total Eclipse of the Heart » francisée et vampirisée, nous emporte dans un univers presque féérique. Certains diront que la reprise incessante de ce refrain « tu fais s’éclipser mon cœur » est dérangeante, trop litanique. Mais à prendre au 1000ème degré, la version vampire est bien plus chaleureuse que celle de Bonnie Tyler. Avec énormément d’humour, une horde de vampires chantonne « sucer c’est notre refrain ». Certains rigolent, ou esquissent un sourire, d’autres peut-être, sont gênés. Qu’à cela ne tienne, l’adaptation française ne laisse pas indifférent, comme celle de la Belle et la Bête, adaptée également par Nicolas Nebot. Bref, nous, on a beaucoup aimé.
Au delà des textes caressant l’absurde (NDLR : au bon sens du terme), les décors et maquillages de l’intégralité du spectacle sont absolument magnifiques. On se laisse totalement transporter par cette ambiance de vieille chaumière miteuse, et encore plus par le manoir hanté de vampires et de morts-vivants ou le cimetière mouvant dont les tombes accueillent des morts-vivants célèbres. Les 230 costumes d’époque, de Napoléon à Marie-Antoinette ou du comte et son fils, sont fabuleux. Une seule chose est à déplorer : les chorégraphies de bal durent très peu de temps, bien que splendides et réalisées avec une technique incroyable. Le bal des vampires nous envoûte, nous transporte le temps de quelques heures dans un monde macabre mais exquis.
A voir avec toute la famille !
Sujet très bien travaillé