Le Beau Monde, un film de Julie Lopes-Curval

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Sortie le 13 août 2014

Le beau monde est un film sensible et délicat, d’apprentissage entre deux personnes de milieux différents où à partir de cette rencontre improbable, chacun se cherche et se construit à sa manière.

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Élevée à Bayeux dans un milieu modeste, Alice (Ana Girardot)  intègre grâce à Agnès (Aurélia Petit, parfaite), une styliste, une école prestigieuse de broderie à Paris. Grâce au fils de sa riche bienfaitrice, Antoine (Bastien Bouillon), elle trouve un appartement dans la capitale. Alors qu’elle se confronte à l’exigence de son art, Alice tombe amoureuse d’Antoine et vit un basculement social où leur amour est en porte-à-faux avec leurs origines respectives.

[pull_quote_left]Ces deux destins qui s’entrechoquent où l’un possède les codes et où tous deux se confrontent aux conventions est la belle réussite de ce film que Julie Lopes-Curval explore avec un sens aigu du détail[/pull_quote_left]

Alice a de grandes failles. Elle a un terrible manque de confiance en elle, qui la fragilise et ne se sent pas à sa place dans sa famille d’adoption. Tandis qu’Antoine cherche à s’émanciper de son milieu protecteur dont il raille le jeu des apparences, il abandonne ses études de commerce avec la volonté de se réaliser seul dans la photographie, sa passion, mais avec une confiance propre à son éducation.

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Ces deux destins qui s’entrechoquent où l’un possède les codes et où tous deux se heurtent aux conventions est la belle réussite de ce film que Julie Lopes-Curval explore avec un sens aigu du détail (narration très construite, dialogues enlevés, mouvements de caméra) et du raffinement qui rejoignent l’art de la broderie dont le thème se superpose très subtilement à cette éducation sentimentale.

Car très contemplative et désireuse d’apprendre, Alice est ce personnage habité par l’attente de la Mathilde de la tapisserie de Bayeux, très française et cependant petite sœur des grandes héroïnes des romans anglais du XIXe siècle.

Entre le choix du sujet à broder et sa réalisation qui passera par maintes évolutions, un amour aura vécu et transformé deux êtres enfin prêts à s’accomplir.

Un film très abouti et attachant où Ana Girardot toute en retenue intérieure à la fragilité combattante, et Bastien Bouillon, solaire, forment un couple bouleversant.

Amaury Jacquet
Si le droit mène à tout à condition d'en sortir, la quête du graal pour ce juriste de formation - membre de l'association professionnelle de la critique de théâtre de musique et de danse - passe naturellement par le théâtre mais pas que où d'un regard éclectique, le rédac chef rend compte de l'actualité culturelle.

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