
Publié en 1897, le roman de science fiction L’Homme invisible a marqué les esprits. L’auteur H. G. Wells imagine un dénommé Griffin qui invente une formule scientifique permettant de devenir invisible. Couvert de vêtements et le visage enveloppé de bandelettes, il quitte Londres pour se réfugier dans un petit village où sa présence suscite l’étonnement. Le texte de Ned Grujic diffère quelque peu de l’original et la mise en scène est remplie d’une multitude de petites trouvailles imaginées par Sébastien Bergery pour donner de la crédibilité à cet homme invisible très prenant.
Une pièce parfaite pour stimuler l’imagination
Thomas Marceul est le seul comédien visible sur scène, il campe à la fois le narrateur et tous les personnages qu’il incarne avec brio, avec des variations de voix et de postures. Pour l’accompagner, un mannequin se mousse est véhiculé par une équipe de 3 autres comédiens tous vêtus de combinaisons noires. Le scénario est rempli de surprises et les péripéties se succèdent. Solitaire et misanthrope, le fameux homme invisible tente de trouver une formule pour reprendre forme humaine mais ses travaux sont perturbés par l’intrusion continuelle des gérants de l’auberge où il loge. Ces derniers préviennent la police, ce qui crée encore un peu plus de remous. La scène est emprunte d’une obscurité poétique qui figure autant la chambre de l’infortuné scientifique que les différents endroits de l’action. L’audience est pétrifiée devant cette possibilité très improbable de perdre son apparence sans perdre toute sa consistance. Ce qui pourrait passer pour un fantasme avec un champ infini de déviances se révèle surtout rempli d’inconvénients, coupant l’individu de ses semblables et préfigurant l’incommunicabilité autant que la distance entre les êtres. La mise en scène très maline accumule les effets saisissants, comme cette machine à écrire qui fonctionne toute seule ou ces marches qui s’animent sans voir quiconque marcher dessus. Toutes ces petites astuces concourent à une ambiance entre surnaturel et mystère scientifique. Le comédien focalise toute l’attention du public, il se démène comme un beau diable avec ses effets oratoires variés et habités. La pièce passe dans un souffle sans que jamais le public ne dévie le regard d’une pièce qui subjugue par sa belle inventivité.
La pièce se joue encore quelques jours avant la clôture estivale du Lucernaire le 27 juillet, c’est le moment d’aller découvrir cette pièce qui vous suivra bien après la sortie de la salle!
Synopsis: ÊTRE OU DISPARAÎTRE ?
« Et si vous aviez le pouvoir de devenir invisible ? » C’est par ces mots que H.G. Wells fait naître sous nos yeux l’histoire de l’Homme Invisible. Devant sa machine à écrire, avec un véritable amour du théâtre, il fait surgir les personnages de son imaginaire en les jouant à tour de rôle. Autour de lui, les éléments se mettent à bouger, les objets se déplacent, la machine à écrire tape toute seule… Son héros est-il entré dans le bureau par la seule force de son imagination ? Magie et effets spéciaux viennent servir ce conte fantastique plein de surprises qui nous parle de la manipulation génétique et soulève la question de la différence…
Et si, à votre tour, vous déteniez le secret de l’invisibilité, qu’en feriez-vous ?
Création inédite à découvrir pour la première fois au Lucernaire.
Détails:
Du 4 juin au 27 juillet 2025, Théâtre Noir
Mercredi > samedi 18h30 | Dimanche 15h