Date de sortie : 23 mai 2014
Auteurs : Hubert (scénario) et Etienne Le Roux (dessin)
Prix : 13,90 € (56 pages)
Le Temple du passé est l’une des six séries que compte la collection des Univers de Stefan Wul. Cette dernière a reçu il y a peu le Grand Prix de l’Imaginaire 2014 avec un Prix Spécial tant ce projet éditorial est atypique (voir aussi Rayons pour Sidar dans la même collection). Adapté par Hubert (Le Legs de l’Alchimiste, Les Yeux verts, La Sirène des Pompiers, Bestioles…) au scénario et illustré par Etienne Le Roux (Aménophis IV, Le dernier voyage d’Alexandre de Humbolt), ce diptyque nous emmène dans un huis clos spacial inquiétant…
Résumé de l’éditeur :
Pilote missionné pour une expédition de colonisation, Massir émerge de sa veille cryogénique pour se découvrir naufragé d’un vaisseau en pleine avarie. De l’équipage entier, seuls deux autres membres ont survécu. Pour échapper à l’environnement hostile où ils se sont échoués – une étrange caverne organique remplie de chlore liquide – tous trois vont devoir faire appel aux ressources de leur civilisation avancée, experte en manipulations génétiques.
Mais les tensions ne tardent pas à apparaître entre les trois survivants : attirances, haines et jalousies menacent le précaire équilibre du huis clos et rendent la survie incertaine. D’autant que Massir, propulsé au grade de commandant et tentant par tous les moyens de garder le contrôle de la situation, dissimule lui-même un esprit fragilisé, hanté parles fantômes de son propre passé.
Le premier album du temple du passé jouit d’un scénario adapté avec réussite au format BD. L’imaginaire de Stefan Wul parvient souvent à surprendre le lecteur car il ne se limite pas à créer des univers fantastiques. Il s’amuse avec des environnements sociaux, des moeurs et des comportements loin de ses contemporains. Ainsi en est-il avec ces relations hétérosexuelles montrées honteusement du doigt dans son oeuvre (Le Temple du passé est paru en 1957). Un regard souvent perspicace sur des questions de société mis en perspective grâce au travail de grande qualité d’Hubert.
Les illustrations d’Etienne Le Roux sont également un bel hommage à la science fiction et à l’écrivain (et fait parfois penser au style de Moebius), avec des traits fins et précis et une belle coloration, vive et contrastée.
Le temple du passé promet d’être un diptyque abouti, avec ce premier album qui a trouvé le ton de l’adaptation idéale.