Si Les Producteurs connait un tel succès public avec une énième prolongation jusqu’au 2 avril, ce n’est pas le fruit du hasard, mais le résultat d’un énorme travail de préparation à tous les étages. La troupe de 16 danseurs / chanteurs / musiciens / comédiens multiplie les changements de rôles et de costumes pendant 2h25 de spectacle mené tambour battant. Pas de temps mort dans une comédie musicale digne des shows à l’américaine de Broadway. Qui a eu la chance de voir les Miz‘ ou Chicago à New York City sait bien que seule la crème de la crème a le droit de fouler les planches, les meilleurs des meilleurs sont sur scène. Une impression similaire se dégage au Théâtre de Paris avec une mise en scène au cordeau et des performances éblouissantes tout du long. Difficile de ne pas sortir de la salle avec un énorme sourire collé au visage et le sentiment d’avoir assisté à un spectacle unique.
Un spectacle fou, fou, fou
Le pitch est des plus truculents, digne des meilleures pitreries XL du grand amuseur Mel Brooks. Un producteur ruiné se fait aider par son comptable pour imaginer le spectacle le plus bancal possible et se remplir les poches. Le sujet est des plus improbables, une comédie musicale autour d’Hitler chorégraphiée par un artiste tout droit sorti de la cage aux folles. La troupe est censée être composée de bras cassés pour garantir un bide monumental. Manque de pot, le spectacle Des Fleurs pour Hitler fait un triomphe. Déjà à l’origine des succès Edmond et Le Porteur d’histoire, Alexis Michalik adapte brillamment le show ultime de Broadway Les Producteurs, de quoi enthousiasmer le public et faire lui aussi un triomphe. Tous les comédiens sortent leurs plus belles prestations. Benoit Cauden et son doudou sont le comptable Léo Bloom à l’origine du concept de comédie musicale catastrophique changée en or. David Auguren est la fofolle Roger de Bris, Andy Cocq est son acolyte Carmen Ghia, Serge Postigo est le producteur Max Bialystock, toute la troupe est au diapason d’une bonne humeur communicative entre tourbillon et folie douce. Le public ne sait plus où regarder, le spectacle est total et chaque comédien et comédienne livre un numéro grandiose avec sa touche personnelle, ça déménage littéralement. Les décors changent en permanence, la préparation intensive permet un numéro parfaitement huilé, millimétré et chronométré, sans aucune anicroche ni perte de temps. A tel point que plusieurs soirées doivent être nécessaires pour en apprécier la profondeur et la justesse. Les moments de bravoure s’enchainent sans discontinuer, une excellente forme est requise pour fouler la scène et participer au délire. Les comédiens n’en manquent pas et les spectateurs activent les zygomatiques en permanence.
Nul besoin d’en rajouter, Les Producteurs est LE spectacle à réserver au plus vite pour passer une soirée de rêve, rien de moins. Il fallait bien être un Mel Brooks issu d’une famille juive germano-russe pour avoir l’idée d’un tel spectacle avec un tel protagoniste à la moustache en brosse à dents. La dérision est au rendez-vous, l’humour est roi, les comédiens sont au top, quoi demander de plus?
Synopsis:
Le Molière 2022 du spectacle musical
Le Molière 2022 de la révélation masculine pour Benoit Cauden
Le show de Broadway le plus primé de tous les temps est actuellement à l’affiche du Théâtre de Paris, dirigé par le metteur en scène le plus récompensé de ces dernières années (Edmond, Le Cercle des Illusionnistes, Le Porteur d’Histoire..) : Alexis Michalik.
Ce spectacle donné à Broadway à partir de 2001 est resté à l’affiche plus de 6 ans avec un succès public et critique retentissant.
Une occasion exceptionnelle pour le public français de retrouver l’humour caustique, irrévérencieux et déjanté du réalisateur américain Mel Brooks et de son film : Les Producteurs (1967)
Un producteur proche de la ruine imagine une arnaque à l’assurance en montant la pire comédie musicale, sur un scénario indigent, dirigée par le pire metteur en scène, avec un cast improbable… rien ne se passera comme prévu.