L’exposition Mexique 1900-1950 au Grand Palais lève le voile sur la modernité mexicaine
Le Grand Palais s’associe avec les plus grands organismes culturels mexicains pour éclairer le public sur une période charnière de l’art mexicain. En même temps que la grande histoire s’écrivait, des artistes rentrés dans la postérité bousculaient les conventions et inventaient de nouveaux courants artistiques.
Tout en étant étroitement lié aux courants artistiques principaux de l’art moderne, l’art mexicain a su se démarquer par des regards aussi singuliers qu’intrigants. Si le trio magique formé de Diego Rivera, José Clemente Orozco et David Alfaro Siqueiros personnifie les révolutions picturales du muralisme et du graphisme, d’autres ont su trouver une originalité singulière au large écho international comme Frida Kahlo et Angel Zarraga.
Un contexte historique omniprésent
Il y a un avant et un après 1910 dans l’histoire mexicaine. La reconduction du dictateur Porfirio Díaz en place depuis 1876 met le feu aux poudres d’un mouvement populaire inextinguible. Des leaders comme Pancho Villa dans le nord et Emiliano Zapata dans le sud rentrent dans la légende et un nouveau gouvernement se met en place en 1917. La nouvelle Constitution met l’accent sur l’anticléricalisme et le réformisme social, jetant les bases du Mexique moderne. La récente unité nationale avait fait éclore un mouvement artistique réaliste basé sur l’exaltation de racines communes sans voiler les pluralisme ethnique et culturel du pays. La révolution accélére les particularismes de la peinture nationale.
Une diaspora culturelle salvatrice
Le début du XXe siècle voit le gouvernement accorder des bourses à ses jeunes artistes les plus prometteurs pour se frotter aux courants européens. C’est ainsi que Diego Rivera ou Zarraga se font connaitre de leurs homologues, s’en inspirant d’abord avant de s’en démarquer pour créer leur propre style. En même temps que la révolution rebat les cartes politiques, le muralisme fait se singulariser l’art mexicain, lui donnant une place sur l’échiquier artistique international. L’exposition expose les oeuvres les plus emblématiques dans une évolution historique et pédagogique, donnant du sens au déroulé. Un pan largement inconnu de l’art moderne est éclairé dans un parcours surprenant et didactique. Vidéos et photos permettent d’approfondir l’arrière plan historique en même temps qu’une large accumulation de toiles offre un large panorama de l’art mexicain.
Des hommes et des femmes
Los Très Grandes sont les figures de proue d’une école bien plus large. Diego Rivera, José Clemente Orozco et Siqueiros sont largement exposé avec leurs peintures sociales et avant-gardistes. A leurs côtés, les femmes prennent leur place en même temps que leur rôle s’affirme dans la nouvelle société mexicaine. Tout le monde connait Frida Kahlo, elle est le bel arbre qui cache la nombreuse forêt d’artistes féminines. Alors que le surréalisme et les liens étroits avec les proches Etats-Unis sont mis également en valeur, l’exposition insiste sur le cinéma national et parfait la couverture d’une époque charnière pour un Mexique plus fouillé qu’il n’y paraitrait.
Une exposition éclairante s’ouvre au Grand Palais jusqu’à fin janvier 2017. De quoi découvrir un pan entier de la culture artistique moderne et admirer un art mexicain peu connu dans nos contrées mais tout à fait digne d’attention.
Dates : 05 octobre 2016 – 23 janvier 2017
Lieu : Grand Palais (Paris)
Entrée : 13 €