Théâtre Artistic Athévains du 14 avril au 11 mai 2014
Ce texte de Marguerite Duras est à l’origine de la bande-son de son dernier film, L’Homme atlantique. Les images montrent Yann Andréa marchant dans les pièces désertes de la villa Agatha, le tout entrecoupé de longues séquences noires.
Tout le commentaire est adressé à l’Autre, l’homme jadis aimé, celui que la parole fait passer devant la caméra, regarder l’objectif, disparaître de son champ. Cet homme, filmé, est celui qui vient de la quitter dont Duras se remémore par les mots sur fond de paysage océanique l’amour finissant aux prises avec le souvenir, l’abandon, la perte, et sa petite mort.
[pull_quote_center]L’homme atlantique ou la mémoire ente le visible et l’invisible, l’ici et l’ailleurs[/pull_quote_center]
Là où la nécessité de dire lui permet de conjurer cette blessure au cœur.
Entre abstraction et vérité, l’écrivain/cinéaste porte un regard détaché, introspectif sur cet amour qui s’éloigne dont elle garde encore la maîtrise à travers une exploration intime et le jeu de miroir que la metteure en scène, Viviane Théophilidès, convoque sur fond de décor de cinéma : extérieur jour-intérieur nuit.
Car si cette adresse à l’absent n’a pas été écrite pour la scène, elle n’en demeure pas moins très théâtrale avec cet embrasement du tout, indéfinissable, et si propre à l’œuvre de Duras.
En éclaireuse omnisciente, Viviane Théophilidès nous entraîne avec beaucoup de subtilité et d’intelligence sensible dans cet espace temps durassien où toute énonciation se fait pleine et entière.
L’homme atlantique ou la mémoire ente le visible et l’invisible, l’ici et l’ailleurs…
