Du 19 juin au 18 septembre 2016 à la Chapelle Saint-Louis (rue Louis Renard à Poitiers), l’exposition « Le petit théâtre de la démesure, exposition des vitrines d’Antoine Platteau pour la maison Hermès » présente le travail mené par Antoine Platteau, décorateur en charge des vitrines de la célèbre maison du Faubourg Saint Honoré. Le Miroir de Poitiers a souhaité, pour sa programmation d’inauguration, explorer la notion de vitrine en tant qu’espace de création contemporaine, au delà de la simple mise en avant d’objets simples « marchandises ».
Souhaitant pour sa programmation inaugurale interroger son sujet, autrement dit l’exposition, le Miroir de la Ville de Poitiers a saisi l’opportunité de l’arrivée en 2014 d’un nouveau décorateur en charge des vitrines du siège historique de la Maison Hermès, Antoine Platteau, pour présenter le travail qu’il mène depuis deux ans et, dans le même temps, raconter la démarche qui est la sienne.
Véritable espace d’exposition offert à tous et donnant vie à des objets qui sont beaucoup plus que de simples « marchandises », la vitrine se trouve à la croisée de l’art et du savoir-faire, au cœur des arts décoratifs que le Miroir se donne pour ambition d’explorer et de mieux faire connaitre.
La multiplication dans les villes des boutiques ouvertes sur la rue correspond au déclin des grandes foires et au développement du commerce en Italie et en Flandre à la fin du Moyen Âge. L’échoppe, dont le nom d’origine néerlandaise (schoppe) signifie « la petite boutique », possède en façade deux vantaux qui servent, l’un d’auvent, l’autre d’étal pour présenter la marchandise.
Mais la vitrine telle que nous la connaissons aujourd’hui naît véritablement au XIXe siècle, au cœur d’une ville qui se métamorphose et devient le lieu d’un spectacle ininterrompu, grand sujet de la littérature française, de Charles Baudelaire à Émile Zola ou encore Jules Laforgue.
C’est particulièrement le cas à Paris entre 1880, période où Hermès s’installe Faubourg Saint-Honoré, et les années 1930. La vitrine happe le regard du passant et participe pleinement au théâtre de la rue.
Les vitrines d’Hermès, rue du Faubourg Saint-Honoré, jouissent d’un statut particulier. Celui ou celle en charge de les décorer bénéficie d’une complète liberté de création. Animées par la magie d’Annie Beaumel puis par la fantaisie sans limites de Leïla Menchari, les vitrines du Faubourg Saint- Honoré ont transformé une simple promenade parisienne en étape incontournable d’une visite à Paris.
Aujourd’hui, c’est au tour d’Antoine Platteau de réaliser chaque année quatre opus pour douze vitrines. Autant dire que son rythme de travail est soutenu.
Explorant le thème annuel défini par Pierre-Alexis Dumas, directeur artistique d’Hermès, Antoine Platteau travaille avec son équipe au sein d’un studio qui ressemble à un cabinet de curiosités. Dessinateur compulsif, passionné de formes, de matières, de textures, de couleurs, le décorateur utilise peu l’outil numérique, préférant l’expérimentation grandeur nature.