ROQYA, un film moderne de sorcellerie à découvrir en salles le 15 mai 2024

Un peu de culture générale pour commencer. La Roqya est une utilisation de la parole divine propre à l’Islam. Elle fait partie d’un corps large de la médecine islamique appelée médecine prophétique. C’est un ensemble de méthodes spirituelles qui consisteraient selon ses adeptes à guérir des maladies occultes, comme la possession, par la récitation de versets coraniques. Le réalisateur Saïd Belktibia est un passionné de cinéma de genre, il se souvient avoir été persuadé qu’il était possédé par un djinn (un démon) quand il était jeune avec sa mère qui lui marmonnait des incantations. Il a également souhaité explorer le thème de la violence engendrée par internet et les réseaux sociaux. L’idée d’une chasse aux sorcières modernisée est apparue rapidement pour servir de cadre à un film très tendu.

Une sorcellerie toujours présente

Saïd Belktibia et le scénariste Louis Pénicaut ont imaginé un scénario autour du concept d’ubérisation de la sorcellerie. Le personnage de Nour interprété par Golshifteh Farahani porte le récit en jouant une femme qui refuse de se soumettre et qui se retrouve à tort accusée de sorcellerie parce que son indépendance dérange. C’est surtout une mère qui veut sauver son fils. Nour est une femme de la deuxième ou troisième génération d’immigrés et qui essaie de se construire, entre coutumes, religions et modernité d’un monde ultra capitaliste et masculin. L’ésotérisme est un business qui rapporte, alors elle dérange, jusqu’à se croire possédée, se croyant une sorcière. L’actrice a très vite intéressé le réalisateur car elle se bat pour certaines valeurs, le rôle a d’ailleurs été écrit pour elle. Alors quand elle a accepté le rôle, le rêve est un peu devenu réalité. Le film a été écrit dans une logique de crescendo d’énergie dans une longue fuite en avant. D’où l’action omniprésente et ce ton de thriller qui entretient l’attention tout du long. Le personnage de Nour craint pour sa vie et se bat constamment pour sa survie. Ce premier long métrage de Saïd Belktibia démontre un vrai savoir faire en mélangeant action et profondeur du propos, faisant penser au cinéma du réalisateur coréen Kim Jee-woon, de quoi passer un bon moment de divertissement avec de vraies idées derrière. Le tournage n’a pas été facile, avec de nombreuses nuits blanches et froides.

Roqya ne s’inspire pas d’une histoire vraie mais différents récits réels et dramatiques ont servi de base au film, dont l’histoire d’une jeune femme amoureuse, dont la relation s’était terminée et qui l’a très mal vécu.

Synopsis: Nour vit de contrebande d’animaux exotiques pour des guérisseurs. Lorsqu’une consultation dérape, elle est accusée de sorcellerie. Pourchassée par les habitants du quartier et séparée de son fils, elle se lance alors dans une course effrénée pour le sauver. La traque commence…

NOS NOTES ...
Originalité
Réalisation
Jeu des acteurs
Plaisir de la séance
Stanislas Claude
Rédacteur ciné, théâtre, musique, BD, expos, parisien de vie, culturaddict de coeur. Fondateur et responsable du site Culturaddict, rédacteur sur le site lifestyle Gentleman moderne. Stanislas a le statut d'érudit sur Publik’Art.
roqya Un peu de culture générale pour commencer. La Roqya est une utilisation de la parole divine propre à l'Islam. Elle fait partie d'un corps large de la médecine islamique appelée médecine prophétique. C'est un ensemble de méthodes spirituelles qui consisteraient selon ses adeptes à guérir...

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